Voilà quasiment un an que je navigue sur ce forum à la recherche de réponses à mes interrogations concernant les protocoles Fiv, les chances de succès, les symptômes +++ etc
Après vous avoir donc beaucoup lues, je souhaiterais vous apporter mon témoignage afin de vous redonner de l'espoir.
Je suis atteinte d'endométriose (j'ignore quel stade) depuis l'adolescence (douleurs menstruelles supportables avec des anti-inflammatoires). Quand j'avais 20 ans et étais encore étudiante, un échographiste m'avait dit de me dépêcher de faire des enfants car plus tard ce serait difficile... Phrase qui est restée dans un coin de ma tête... Pour réapparaître quelques années plus tard

Je rencontre mon époux fin 2010, voyages, croisières, mariage en 2013... Puis désir d'enfant au printemps 2014...
Presque deux ans d'essais et... rien

Chaque mois j'y crois et rien...
Je me décide enfin à prendre rendez-vous en Pma en février 2016. Nous ressortons avec tout un tas d'examens médicaux à faire.
Verdict : endométriose (gros kyste à l'ovaire gauche) et Amh faible

Je dois donc être opérée avant de commencer les Fiv.
L'opération (une première pour moi) se passe très bien, mon ovaire gauche est préservé pour les Fiv.
Nous pouvons donc commencer les Fiv dès le mois d'Août.
Mais non, je préfère repousser, d'abord pour septembre, puis novembre. Nous commençons donc notre première Fiv fin novembre 2016. Mon époux me fait les piqûres chaque soir, m'accompagne aux rendez-vous de contrôle dès que possible et surtout me soutient beaucoup

Lors de la dernière échographie, le verdict tombe : seulement 2 follicules

Mon gynécologue décide quand-même de faire la ponction, nous obtenons 2 ovocytes et au bout de cinq jours un seul blastocyste.
Malgré ma faible réponse au traitement, nous avons pu aller jusqu'au transfert.
Deux semaines plus tard, mes règles arrivent avec des maux de ventre beaucoup plus intenses (la faute aux traitements ?).
Je tarde à prendre rendez-vous pour le bilan de cette première Fiv. Nous serons reçus en février 2017.
Nous pouvons faire notre deuxième tentative dès février. Mais je ne sais pas pourquoi, je préfère repousser à mars (un pressentiment ?)
Nous attendons donc le cycle de mars et c'est reparti pour le protocole. Je me sens mieux dans ma tête que pour la première Fiv (Le psychologique joue-t'il ?).
Dernière échographie de contrôle : 3 follicules (j'en pleure de joie, oui c'est peu mais pour moi c'est déjà mieux

La ponction aura donc lieu, sur les 3 follicules il y aura 3 ovocytes qui donneront 3 embryons à J2. Nous aurons 2 blastocystes (un très très beau et un moins bien : transférable mais non congelable).
Après discussion, nous décidons de transférer les 2.
Une semaine et demi plus tard, je décide de faire un test précoce de grossesse :

Deux jours après, je refais un test :

Puis vient le tour de la prise de sang : taux à 1480, et deux jours après, taux à 3600

Nous sommes heureux mais restons sur nos gardes (peur d'une fausse couche, d'un œuf clair etc)
Nous aurons un rendez-vous chaque mois avec le gynécologue et les échographies de chaque trimestre.
Sur les deux embryons transférés, les deux se sont accrochés, mais il n'y a qu'un seul cœur qui bat, le second a arrêté son développement (un œuf clair). Le placenta est en bas, mais rien d'inquiétant car il peut remonter au cours de la grossesse.
Nous décidons de faire le tri-test, résultat : 1/179

Nous sommes inquiets et avons le choix : amniocentèse ou Dpni.
Nous optons pour le Dpni, moins risqué que l'amniocentèse. Après presque 4 semaines d'attente et d'angoisse, tout va bien ouf.
Je passe l'été un peu plus sereine.
Vient l'heure de l'échographie du second trimestre : c'est une fille


Par contre le placenta est recouvrant et je risque une hémorragie à tout moment...

Un bon mois passe et... Un matin réveil en sang, mon époux appelle les pompiers et direction l'hôpital : tout va bien pour le bébé, on me garde quelques jours en observations avec des perfusions de spasfon.
Je rentre chez moi, et deux jours après, de nouveau hémorragie (malgré le fait que je sois alitée)... Direction l'hôpital et même traitement. En plus de cela, nous sommes en plein déménagement...
Je rentre de nouveau chez moi, trois jours après hémorragie... Nouveau séjour à l'hôpital, avec cette fois-ci des perfusions et cachets pour limiter les contractions.
Au total, j'aurai fait 6 hémorragies de mi-septembre jusqu'au 10 octobre.
Avant de faire la dernière hémorragie, j'avais été orientée vers une maternité de niveau 3 : mon dossier a été transmis un vendredi et un rendez-vous était prévu le mercredi suivant avec le nouveau gynécologue.
Mais de nouveau hémorragie le mardi très tôt le matin (1h)... Venue des pompiers et du Samu car cette fois-ci l'hémorragie ne s'arrêtait pas tout de suite. Je suis donc emmenée dans ce nouvel hôpital. On me dit que j'y resterai jusqu'à la fin de la grossesse : DPA pour le 20/12 et nous sommes le 10/10

Le mardi midi : légère hémorragie.
Le mardi 20h, je dois changer de chambre et aller à l'étage des grossesses à hauts risques, je m’assoies sur le bord du lit et... hémorragie, sauf que là ça ne s'arrête pas... Une infirmière arrive, puis un échographiste, puis l'anesthésiste, puis la gynécologue... Beaucoup de monde, beaucoup d'appareils, beaucoup de questions, tout va très vite

On me dit de prévenir mon époux (qui vient de changer de poste et qui est en formation de l'autre côté de Paris durant la semaine), mes parents sont avec moi (avec ce risque d'hémorragie, ils sont venus passer quelques semaines avec moi le temps que mon époux fasse sa formation).
La gynécologue m'indique qu'ils vont faire la césarienne


Plus le temps de poser des questions, il faut y aller.
Tout va encore très vite, mais tout se passe bien.
Ma maman a pu être à côté de moi (même si j'étais complètement à l'ouest) et mon époux est arrivé juste après la naissance.
J'ai pu voir notre fille avant qu'elle soit emmenée en service réanimation néonatale, elle est née à 31sa+1 jour, 43 cm et 1,820kg.
Aujourd'hui, après 5 semaines passées à l'hôpital et toutes ces péripéties, nous allons pouvoir enfin la ramener avec nous mercredi

Donc les filles, ne lâchez rien

C'est un parcours difficile, mais il faut tout tenter pour ne pas regretter plus tard.
Malgré une mauvaise réponse aux traitements, un tri-test pas top, un placenta praevia et une naissance prématurée (et en bonus un changement de poste pour mon époux et un déménagement), notre fille est là

Je vous souhaite à toutes la même réussite mais sans tous ces soucis bien sûr
