Coucou les filles,
Pour mon homme, c'est absolument la même chose !
Je me fiche que ça vienne de l'un ou de l'autre. C'est " notre histoire " !
Maintenant qu'on est dans l'action de la FIV, on a la pression tous les deux.On relativise, bien entendu, mais j'avais il y a quelques jours dans la tête ces même interrogations, en boucle :
" et si ça s'accroche pas dans mon ventre ?
et du coup il faut absolument que j'arrête de fumer, comment ahhhh ?
Chéri, Tu veux pas porter le futur œuf fécondé, et dès qu'il est assez gros, on le met dans mon utérus, et ça ira ?

"
Je voudrai me confier sur la première injection qui a eu lieu hier soir.
Je recherche beaucoup de témoignages, et je lis ( avec beaucoup de fautes d’orthographes

) " c'est facile, tu verras ! il faut on le fait "
Et bien, pour moi, c'était une appréhension très grande : pas pour le geste, mais parce que ça symbolisait la concrétisation. Nous sommes dans l'action, ça y'est, plus de marche arrière, on a fait quelque chose qui sort de l'ordinaire pour faire un enfant : une injection d'hormones.
Hier, j'étais donc en repos.
Je me suis réveillée avec des douleurs de règles horribles, moi qui n'en avait jamais eu. La reprise de la pillule ? Le stress ?
Ainsi qu'un mal de crâne affligeant.
Je me suis donc préparée très difficilement, puis on a pris la voiture pour faire la prise de sang du J1.
J'insiste beaucoup sur le fait d'avoir un laboratoire PMA à Grenoble, absolument accueillant.
C'est mon biologiste qui m'a fait la prise de sang, et il était d'une humeur si charmante, dès 7h30 du matin, que ça met beaucoup de baume au cœur.
" il n y aura pas d'autres essais, hey ! C'est le premier, croyez y ! Et puis, c'est moi qui vous le fait ce bébé, ou c'est pas moi ? "
Ensuite, nous sommes allés en vitesse au rendez vous échographique. Ouf, les deux endroits sont reliés d'à peine 5 minutes de voiture.
Dans la salle d'attente, il y avait un couple absolument euphorique. Elle n'était pas du tout enceinte, mais radieuse. Je me suis dit que je voudrai lui ressembler.
Il y avait deux autres femmes, isolées. D'humeur massacrantes. Je les comprend.
L'échographiste était CHELOU. Je suis désolée du terme, mais je n'en voit pas d'autres. Son cabinet était décoré de bois, au point que même l'ordinateur était en bois, son clavier était en imitation bois, la souris aussi, et je me suis demandé si je n'étais pas chez un être de la forêt; il me ferait peut être une cérémonie ésotérique, avec de l'encens et des chants graves, pour me permettre d'enfanter.
J'avais réellement besoin d'un café à ce moment là.
Heureusement, même si j'étais très gênée et qu'il n'était pas très avenant, au moment de l'échographie, il m'a absolument tout expliqué. Il a pris le temps de montrer, de parler de ce qu'il était en train de faire.
Une fois que je suis sortie de là, j'étais soulagée. On s'est baladés en ville avec mon Mari, en essayant d'acheter des choses qui ne nous serviraient pas.
J'ai passé mon après midi au boulot. J'avais planifié deux rendez vous - on est en train de mettre en place des offres commerciales, ça presse -
J'avais prévu de rentrer pour 18h30. Malheureusement, on a pris énormément de retard, et j'étais tout simplement coincée. Je suis rentrée à 20h00, en me demandant si inconsciemment, je ne l'avais pas fait exprès : première injection !
Il faut savoir qu'entre temps, je devais rappeler le secrétariat. J'étais chez un fournisseur, dans un atelier, et mon portable a surchauffé. Et comme par hasard, pas de téléphone sur place ! Heureusement, la secrétaire m'a laissé un très long message pour me donner la marche à suivre pour ce week end ( les quantités ) et a téléphoné à mon Mari qui a pris note de tous les détails.
Lui, il était prêt, il avait tout nettoyé, il avait même fait à manger. Il était beaucoup plus stressé que moi.
Arrivée à la maison, j'ai envoyé un dernier mail pour la travail, et nous avons regardé ensemble une nouvelle fois la vidéo de l'injection pour le puregon.
Je n'étais plus stressée : on y va, aller !
Mon Mari a regardé attentivement mes gestes, on a mis plusieurs fois la vidéo en pause.
Je lui demandais toutes les secondes des choses comme :
- C'est grave si on a du coton à la place de gaz ?
- Il y a deux gouttes qui sortent de l'aiguille, sur la vidéo il y en a trois, mon dieu, c'est grave ?
- Elle utilise sa main gauche et moi la droite, c'est grave ?
( C'est étrange comme la crainte, le peur, et le stress peuvent nous rendre infantiles, voir un peu ...stupides ? )
Une fois que tout était prêt, ne manquait plus que la piqure.
- Je peux pincer n'importe quel morceau du ventre ?
Il fallait rentrer l'aiguille.
- L'aiguille en entier- entier ? T'es sûr ?
Au bout de longues minutes d'hésitation, assise, face à mon mari debout et stressé, j'ai rentré l'aiguille tout doucement. Je me disais alors : je ne ressens presque rien, tout va bien, tout va bien.
Alors que l'aiguille était entrée, il fallait juste appuyer sur le bouton du stylos, qui fait du coup, des petits bruits au fur et à mesure que le liquide est injecté.
Moment de silence intense entre nous, rythmé de ma respiration concentrée.
Je sentais tout doucement le liquide froid des 200 unités s'injecter.
ET LE CHAT ARRIVE POUR ME FAIRE UN CÂLIN.
Moment de panique pour mon Mari, haussant un peu la voix : " Bidule, Bidule noooonnn, Bidule dégage, arrrgh, ce chat kessekifoula ! "
Heureusement, j'avais presque fini, il ne manquait plus qu'a retirer l'aiguille. J'ai du coup eu un geste moins maitrisé, et l'aiguille s'est légèrement recourbé, ce qui m'a fait une minuscule marque, mais aucune douleur.
Nous avons rangé ensemble les médicaments, jeter ce qui était à jeter.
Mon mari en a pleuré, discrètement, bien sûr. Mais j'ai été touché. Il était fier de moi. Et je faisais ça pour qu'on puisse accomplir peut être, un jour, notre fabuleux projet.
Le geste est physiquement anodin. Mais il est très fort émotivement, et bourré de symboles.
Veuillez m'excuser pour ce long message, j'espère que vous prendrez plaisir à lire cette expérience, autant que j'ai eu plaisir à l'écrire.
Bon week end à toutes, et gardez espoir très fort !