Je vous lis régulièrement depuis des mois, même s'il m'était difficile de partager mon parcours. Je crains aussi l'aspect chronophage d'une participation plus active au forum.
Sachez en tout cas que vos parcours, votre courage, votre résilience m'inspirent. Je me suis réjouie avec vous des positifs, j'ai été touchée par vos difficultés.
Je voulais aujourd'hui
1. témoigner un peu de mon parcours (TW résultats) et
2. vous faire un petit cadeau de Noël, particulièrement à celles qui ont perdu des bébés ou connu une interruption de grossesse.
1. Quelques mots sur mon parcours (attention pavé)
J'écris surtout car j'ai eu grandement besoin, à plusieurs moments de mon parcours, de témoignages, et comme on est toutes différentes, il est important pour moi de refléter la diversité de nos histoires.
J'ai 40 ans, je n'ai jamais voulu d'enfants... et ce n'est qu'en prenant conscience, très tardivement, d'une fenêtre de fertilité qui se refermait, que j'ai ressenti une nécessité très puissante d'éprouver le fait de donner la vie. J'ai compris aussi que c'était encore distinct d'un désir de parentalité (qui trouve d'autres chemins, je pense par exemple depuis longtemps à être parent d'accueil pour enfants placé·es). J'étais bouleversée car j'étais seule, assez précaire, et le timing n'était pas bon du tout, j'ai mis encore 3 ans à démêler tout ça, grâce à un accompagnement exemplaire et exempt de jugement (consultation "fertilité" en service de PMA). J'ai enfin trouvé le courage de me lancer (comment : en choisissant de suivre mon intuition même si ça n'avait rien de rationnel), et à cet instant un poids a quitté mes épaules.
Un ami a accepté d'être mon donneur, et après moult péripéties (protocole pour mon donneur, hormones limite, utérus à opérer, etc.) j'ai enfin pu faire 2 inséminations qui n'ont rien donné. Puis une FIV qui a donné lieu à une belle hyperstimulation (et là, psychologiquement, c'était très dur). Malgré des tonnes d'ovocytes prélevés (AMH élevée ; et au passage, moi qui, douillette, redoutais la ponction, je n'ai pas eu mal du tout sous anesthésie locale), peu étaient matures et seuls deux embryons ont pu être congelés. On m'en a transféré un le mois dernier. Ce jour-là, je suis allée faire une séance d'acupuncture, la première de ma vie, qui m'a beaucoup apaisée. J'avais un peu commencé à méditer mais depuis ce jour-là je le fais le matin et le soir (10 mn environ, des méditations guidées que je choisis soigneusement sur internet - je pars de très loin, c'était quasiment mission impossible, mais peu à peu, j'y arrive). Ces deux choses-là m'ont fait beaucoup de bien (je sais que le fait que l'embryon s'accroche ou pas ne dépend la plupart du temps pas de nous, mais par contre, on peut prendre soin de soi, même si c'est difficile). J'ai tâché de m'autoriser à espérer, à laisser cet espoir coexister avec la peur terrible que cela tourne mal, que cela ne fonctionne jamais. Il y a deux jours j'ai eu la surprise de ma vie d'un test positif, un petit miracle de Noël. C'est très fragile et je sais que tout peut arriver. Je tâche de rester le plus ouverte possible à ce que la vie m'enseigne, quelle que soit la suite.
J'ai parlé un peu de mon parcours autour de moi, en choisissant soigneusement les personnes qui m'apporteraient de bonnes ondes, et je ne le regrette pas.
Voilà, peut-être que d'avoir déposé ça ici sera utile un jour à quelqu'un en résonnant avec ses propres expériences. Ce que ce parcours m'apprend jusqu'ici, outre la patience (pas ma qualité première), c'est à respecter davantage mon corps et sa grande sagesse, à faire confiance encore et encore à la vie qui a souvent d'autres projets que nous, et à ouvrir mon cœur en acceptant qu'il puisse y entrer beaucoup de souffrance, et pas que de la lumière.
2. Le cadeau de Noël !
Pour celles qui ne connaissent pas le microchimérisme : c'est un phénomène génétique fascinant, le fait que dès qu'un embryon s'accroche, il transmet des cellules à l'organisme de la mère... qui y restent ensuite très longtemps, quelle que soit l'issue de la grossesse. Peut-être que ça peut apporter du réconfort à certaines de savoir que littéralement, une partie de votre petit·e sera toujours avec vous.
Voici un article qui explique ça très bien :

et

Ou pour celles qui sont plus auditives que visuelles : https://www.radiofrance.fr/franceinter/ ... ro-4391435
On ne se connaît pas, mais je vous envoie beaucoup de bonnes ondes de courage à mon tour, pour traverser les périodes les plus fragiles, celles qui nous font toujours grandir. Vous êtes toutes très courageuses et vous avez d'incroyables ressources en vous.