Solitude et incertitudes.

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Nelda

Fivette fidèle
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Enregistré le : 11 décembre 2024
Mon centre de PMA : 21- CHU de Dijon Le Bocage
Localisation : 71
Âge : 34

Message non lu par Nelda »

Hello Caro, "ravie" que mon gros coup de gueule ait pu soulager un peu ta conscience 😅🫠

J'ai commencé un suivi psy depuis et je compte beaucoup dessus.

Mes deux collègues les plus proches commencent tout juste à comprendre ma détresse, mais elles ont des enfants, si je ne les sollicite pas sans arrêt on ne se voit plus en dehors du boulot (on ne se voit qu'avec tous leurs enfants). Du coup je me sens illégitime de leur demander si on pourrait pas aller boire un coup ou autre "sans" juste genre 1h ou 2h.. et je commence à me dire qu'elles sont aussi mal à l'aise de leur côté.
Mais comme tu dis je trouve ça dur. "Rien ne va pas" mais rien ne va. A l'époque je freinais pour commencer les examens et la PMA et elles me secouaient gentiment, que si je commençais pas je pouvais pas juste attendre et me plaindre en gros.. sauf que là on en est au 3e essai, c'est plus faute de tout faire pour, et puis ben rien!

Pour le moment je nen parle plus du tout à ma belle mère. Elle n'a pas pris la moindre de mes nouvelles lors de notre dernier protocole et ne m'a pas écrit le moindre message en apprenant son échec..

Mon amie a qui je pouvais en parler idem. Elle etait dans des examens de fin de formation. Je lui ai écrit la veille. Le jour J, j'apprenais que ma 2e IAC avait encore échoué, le tout en étant en classe au travail... elle s'est juste demandé pourquoi je ne lui avais pas écrit le soir et si elle a fini par se douter que quelque chose n'allait peut être pas, elle a fini par entièrement me rejeter la faute dessus comme quoi je n'avais pas été fichue, moi, de m'intéresser à son examen... Je ne lui parlerai plus de mon parcours non plus.

Certaines personnes ne se figurent vraiment pas ce qu'on vit.. on peut dire ce qu'on veut. C'est dur. Vraiment. La gyneco, responsable de mon centre en plus, m'a refusé une demande d'arrêt ce matin. Net. Pas justifié. Je voulais juste 2 jours, j'ai même pas argumenté, je me suis sentie totalement illégitime dans ma fatigue...
Moi : 34 ans, RAS. Monsieur : 35 ans, RAS.
Infertilité inexpliquée...
1ere IAC : 28.09.24 notpregnant
2e IAC : 21.01.25 notpregnant
3e IAC : 19.03.25 notpregnant
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Tiffanyvogel

Fivette de platine
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Mon centre de PMA : 67- CMCO (Schiltigheim)
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Message non lu par Tiffanyvogel »

Hello Nelda,

Je comprends ton ressenti mais malheureusement j'ai appris avec tout ce temps que si on est pas dans le parcours on peux pas comprendre totalement ce qu'on vit.

Moi aussi j'ai ma belle soeur elle c'est marié en aout 2020 en avril 2021 hop enceinte. Puis dexieume fois enceinte l'annonce a été faite juste après notre mariage j'étais contente pour eux et en même temps tellement triste poru deux raisons la première j'ai fais une fausse couche en janvier 2023 et en septembre elle nous annonce sa grossesse devant toute la famille j'ai eu beaucoup de mal à retenir mes larmes. Puis aussi parce que c'étais notre moment notre bonheur donc d'un côté c'était nous privée de ça car du coup mes beau parents parlaient que de ça.

Avant ma fausse couche les grossesse ou les fêtes ne me derangeait mais maintenant c'est autre chose j'aimerais qu'on nous laisse dans notre coin mais malheureusement on est toujours sollicité car mes beau parents veulent voir tous le monde comme par exemple pour la fête des grand mère.

Et pourtant ma belle soeur connais notre situation et nous soutien à 2000% mais elle peux pas comprendre ce qu'on vit car elle a des grossesse facilement et en plus des grossesses qui ce passe super bien.
Moi 35 ans et lui 37 ans
Moi utérus unicorne gauche
Lui asthénospermie secondaire
Insémination 1 le 11 mars 20 => Négatif
06/01/21: FIV 1: 2j5 congelés
09/09/21: TEC 1: notpregnant
04/02/22: TEC 2: notpregnant
06/02/22: FIV 2:1j6 congelés
06/12/22: TEC le 20/12/22: testpositif Taux 28.5 UI. 24/01/23: Grossesse arrêtée brokenheart
26/05/23: FIV 3: 1j5
31/05/2023: TEF J5 obtenu: notpregnant pleurrs
FIV4: 3J6 congelés
30/01/24: TEC 1: notpregnant
15/04/24: Matricelab + marqueurs CD138
Matricelab: suractivité immunitaire
Pause PMA car découvert HTIC
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CaroT

Fivette novice
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Enregistré le : 16 mars 2025
Mon centre de PMA : 76- Clinique Mathilde (Rouen)

Message non lu par CaroT »

Nelda a écrit : 19 mars 2025 à 13:25 Hello Caro, "ravie" que mon gros coup de gueule ait pu soulager un peu ta conscience 😅🫠

J'ai commencé un suivi psy depuis et je compte beaucoup dessus.

Mes deux collègues les plus proches commencent tout juste à comprendre ma détresse, mais elles ont des enfants, si je ne les sollicite pas sans arrêt on ne se voit plus en dehors du boulot (on ne se voit qu'avec tous leurs enfants). Du coup je me sens illégitime de leur demander si on pourrait pas aller boire un coup ou autre "sans" juste genre 1h ou 2h.. et je commence à me dire qu'elles sont aussi mal à l'aise de leur côté.
Mais comme tu dis je trouve ça dur. "Rien ne va pas" mais rien ne va. A l'époque je freinais pour commencer les examens et la PMA et elles me secouaient gentiment, que si je commençais pas je pouvais pas juste attendre et me plaindre en gros.. sauf que là on en est au 3e essai, c'est plus faute de tout faire pour, et puis ben rien!

Pour le moment je nen parle plus du tout à ma belle mère. Elle n'a pas pris la moindre de mes nouvelles lors de notre dernier protocole et ne m'a pas écrit le moindre message en apprenant son échec..

Mon amie a qui je pouvais en parler idem. Elle etait dans des examens de fin de formation. Je lui ai écrit la veille. Le jour J, j'apprenais que ma 2e IAC avait encore échoué, le tout en étant en classe au travail... elle s'est juste demandé pourquoi je ne lui avais pas écrit le soir et si elle a fini par se douter que quelque chose n'allait peut être pas, elle a fini par entièrement me rejeter la faute dessus comme quoi je n'avais pas été fichue, moi, de m'intéresser à son examen... Je ne lui parlerai plus de mon parcours non plus.

Certaines personnes ne se figurent vraiment pas ce qu'on vit.. on peut dire ce qu'on veut. C'est dur. Vraiment. La gyneco, responsable de mon centre en plus, m'a refusé une demande d'arrêt ce matin. Net. Pas justifié. Je voulais juste 2 jours, j'ai même pas argumenté, je me suis sentie totalement illégitime dans ma fatigue...
Je suis totalement d'accord avec toi: la question de la légitimité se pose très souvent et auprès de beaucoup de personnes. Parmi le flot de remarques maladroites, la plus fréquente est "ne t'en fais pas ça va marcher il n'y a pas de raison". Je n'ai donc pas le droit de m'inquiéter.
Bien sûr je caricature, mais dans la réalité il est difficile de penser autrement, surtout quand on est vulnérable.

Ce que tu écris dans ton message fait tellement écho à mes expériences :
J'ai moi aussi eu une déconvenue d'arrêt maladie lors de ma première interruption naturelle de grossesse. Mon médecin m'a donné une ordonnance pour une échographie de contrôle et m'a dirigée vers la porte en pleurs. Je suis repartie travailler après cela.
J'ai été soulagée quand j'ai pu me livrer à la psychologue qui me suit. Ceci dit, une fois mon vécu expliqué en long et en large, j'ai l'impression de ne pas réussir à m'en saisir comme il le faut: trop de choses m'échappent.
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papayeverte

Fivette d'or
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Enregistré le : 03 septembre 2018
Mon centre de PMA : 92- Centre Pierre Cherest (Neuilly-Sur-Seine)

Message non lu par papayeverte »

Nelda a écrit : 24 déc. 2024 à 09:26 Oh merci pour ce retour très touchant..
Je suis consciente de pouvoir avoir l'air d'être un monstre sans cœur en ayant écrit ce que j'ai écrit, notamment mon ressentiment énorme. Mais il n'y a effectivement bien qu'avec des femmes qui subissent également qu'on peut se sentir comprise au fond dans ce profond sentiment de jalousie et d injustice.

Encore une fois, comme l a redit aussi une autre personne, si la société ne jurait pas que par le pouvoir absolu d'être maman et d'avoir un enfant, nous nous sentirions moins mal dans ces échecs. On s inflige tellement de choses, parfois à l acharnement.. c'est terrible.
Moi aussi avant je n'avais pas cette envie d'être maman.. ça ne me traversait pas l'esprit alors que mon frère aîné avait ses deux enfants.
Je ne saurais pas expliquer quel a été le déclencheur qui a fait germer ce désir petit à petit, mais jamais je n'aurais pensé devenir aussi obsessionnelle.

Parfois j'ai juste envie de tout envoyer paître. Ces deux cycles loupés,j'ai eu envie de me dire que c'était un signe, que rien ne dysfonctionne, que je me bloque toute seule à être obsédée par ça, qu'il faut tout arrêter..
Et puis je suis quand même passée récupérer mon traitement en pharmacie hier..😏

Je veux réessayer, et en même temps oui ça me blase d'avance ces rdv incessants, ces piqûres à heure fixe, devoir tout calculer..

J'ai eu droit à tout : arrête d'y penser, partez donc en vacances, la copine qui détestait les enfants et soudainement nous invite à un repas avec une autre fille enceinte, elles ont passé la soirée exclusivement à s'exciter sur leurs grossesses respectives.. j'en suis rentrée en larmes. Elle m'a envoyé un SMS qui disait que son chéri proposait de nous aider si ça marchait pas, puisque eux en 2 coups c'était réglé et qu'il était super performant hahaha. J'ai coupé les ponts. Net.

Ma mère m'a dit de ne pas m'acharner, arrêtez, vous pouvez être heureux sans, vous avez vos animaux en plus! (Jolie comparaison, je me vois bien inviter mon frère ou ma belle sœur en couinant que mes animaux ont trop trop trop envie de les revoir... 🙃)
D'autres collègues ont pu me dire, froidement, que je n'étais pas compatible avec mon homme, "bah cherche pas".

Bref, de quoi sans doute entretenir mon aigreur.
Et puis d'un autre côté oui je sais que 34 ans, est encore "jeune"...
Courage à vous toutes qui devrez au fond de vous "affronter" ces fêtes de Noël autour des enfants des autres. 💕
Je suis comme sophie16 une peu plus haut.
J'ai eu ma fille à 39 ans et j'ai souffert jusqu'au mes 38 ans et mon test positif. Et encore, j'ai continué a souffrir jusqu'à l'accouchement et la naissance en bonne santé car j'avais tellement enduré, que je peinais à croire qu'enfin quelque chose de beau pouvait m'arriver.
Chacune son histoire, mais là où nous nous retrouvons toutes c'est dans la douleur de la lutte contre la nature avec ce désir d'enfant qui nous prend au tripes. Avant ma fille je vivais dans un gouffre, j'étais juste dans une grande détresse émotionnelle, avec les remarques les médecins de la famille, de personnes soi disant bien veillantes, le vide et le calme de mon appartement etc…
Tous tes ressentis sont légitimes, rassure toi et nous passons toutes par là.
Une aide psy m'a beaucoup beaucoup aidé.
Oui 34 ans c'est encore jeune en PMA. Le parcours PMA est très très rude. Tu as conscience d'un forme d'aigreur (qui est tout a fait légitime pour qui connait la difficulté de concevoir) essaye de t"en libérer, prend soin de toi et fait ce que tu penses être bon pour toi pour réaliser ton rêve. Si c'est moins voir la famille un temps et bien écoute toi (attention a ne pas non plus se fermer sur soi). Bref, je t'envoie beaucoup de courage
👨 Teratospermie - 👩 1 trompe
FIV 1 IMSI : 6 ovocyte - 5 embryons
2j3 notpregnant
Fiv 2 IMSI : 11 ovocytes - 7 embryons
2j3 notpregnant, 3 congelés
TEC1 J5 testpositif
41+2 ma princesse est née :girl:
TEC2 J5 notpregnant
TEC 3 J5 notpregnant
Fin PMA et difficile deuil du 2è enfant et de la vie de famille dont je rêvais