Tribune Santé des Femmes du 7 avril

Répondre
Avatar du membre
MaRa

Fivette de bronze
Messages : 287
Enregistré le : 05 mai 2014
Mon centre de PMA : 75- Clinique de la Muette (Paris 16)

Tribune Santé des Femmes du 7 avril

Message non lu par MaRa »

SANTÉ DES FEMMES : L’IMPORTANCE D’UN INVESTISSEMENT COLLECTIF
POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS FORTE


1 000 milliards de dollars par an au niveau mondial. Ce chiffre vertigineux représente le potentiel de stimulation de l’économie si les inégalités en matière de santé des femmes étaient comblées !1

Aujourd’hui, la non prise en compte du genre en santé génère des disparités économiques et psychologiques, impacte la durée de vie en bonne santé des femmes et fait perdurer de forts stéréotypes en santé2. À titre d’exemple, malgré des symptômes similaires de troubles cardiaques, les femmes ont trois fois plus de chances que les hommes de voir leurs symptômes attribués à des facteurs émotionnels3. Pourtant, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes : chaque jour, ce sont 200 femmes qui meurent des causes d’une pathologie cardiaque4.

Pour les femmes, la recherche médicale, historiquement axée sur la reproduction, doit évoluer pour aborder de manière holistique les questions spécifiques à la santé des femmes. Depuis toujours, la majorité des travaux de R&D en santé – dont les essais cliniques – prennent pour référence le corps masculin5. Il est temps de changer de paradigme, car ne pas prendre en
compte le genre en santé revient à ne pas considérer les problématiques qui sont propres aux femmes.

En France, les consciences se réveillent et la parole se libère, permettant à la société d’évoluer sur certaines pathologies longtemps ignorées. Il faut désormais aller plus loin, car la santé de la moitié de la population doit être une priorité de santé publique.

INVESTIR POUR L’AVENIR

En ce 7 avril 2024, Journée mondiale de la santé, il est temps de réaliser que la santé des femmes n’est pas un coût, mais un investissement vital et que l’équité en matière de santé entre hommes et femmes est nécessaire.

Il est urgent de réduire le temps que les femmes passent en mauvaise santé6. Pour les femmes, d’abord, qui n’ont aucune raison de souffrir d’états de santé au seul titre qu’elles sont femmes. Pour leur santé mentale, également. Enfin, améliorer la santé des femmes serait bénéfique pour notre système économique, notamment en réduisant les coûts engendrés par l’errance médicale induite par un manque de connaissance sur les pathologies qui touchent les femmes, ou encore en soutenant un monde du travail plus égalitaire7.

De telles évolutions nécessitent des investissements spécifiquement dédiés à la santé des femmes, car il s’agit bien d’un investissement pour la société et non d’un coût. On estime qu’un investissement de 300 millions de dollars dans la recherche pour la santé des femmes pourrait générer un bénéfice économique de 13 milliards de dollars8.
Mais cet investissement se doit d’être collectif. Face à l’ampleur et l’urgence de l’enjeu, il est nécessaire de rassembler et mobiliser le secteur privé et public.

UTILISER LA FORCE DU COLLECTIF POUR MIEUX RÉPONDRE AUX ENJEUX

Au-delà d’un investissement financier, il est temps que les politiques de santé se conjuguent au féminin, pour accélérer la prise en charge précoce des maladies auxquelles peuvent être confrontées les femmes, pour améliorer les formations des étudiant·es en médecine et leur apprendre à mieux appréhender la santé des femmes (aujourd’hui très peu d’écoles offrent des modules sur l’impact du genre en santé, et ceux-ci sont souvent trop courts pour répondre aux enjeux actuels) et pour inciter les professionnel·les de santé à se former tout au long de leur vie sur les avancées en santé des femmes.

Pour reconnaître les femmes en santé, chacun·e a un rôle à jouer et nous appelons à la réflexion autour de 4 axes :

- Les entreprises doivent être le moteur de cette accélération : valorisons celles qui s’engagent concrètement pour la santé des femmes en intégrant cette dimension dans l’index d’égalité professionnelle.
- Les actions des associations et fondations doivent être reconnues : à l’occasion du 8 mars, rendons visible l’engagement de celles qui œuvrent quotidiennement en faveur de la santé des femmes. Confions à une association compétente – désignée par l’Etat la collecte de dons en faveur de la recherche pour la santé des femmes.
- Les startups de la FemTech doivent être soutenues : accélérons l’accès au marché des dispositifs développés pour améliorer la santé féminine.
- Les décideurs publics, enfin, doivent impulser des politiques de santé des femmes : allouons un budget spécifique à la prévention et à la prise en charge en santé des femmes dans le prochain budget de la Sécurité sociale.

Nous sommes déjà nombreux·ses à vouloir opérer ce virage, mais nous n’y arriverons pas seul·es. Chacun·e doit s’engager et contribuer : les entreprises, les décideurs publics, les citoyen·nes.

Ceci est notre appel au Gouvernement : pour la santé de nos mères, de nos sœurs, de nos amies. Pour les générations futures. Pour toutes les Femmes.

Rédacteur de la tribune :
Thibault CROSNIER-LECONTE, Président d’Organon France

Liste des cosignataires :

Axelle AYAD, Fondatrice de Mapatho et membre du Comité Éthique et Stratégique du Collectif Femmes de Santé
Dr Catherine AZOULAY, Gynécologue et endocrinologue, membre du Comité Éthique et Stratégique du Collectif Femmes de Santé
Dr Joëlle BELAISCH-ALLART, Gynécologue-obstétricien, professeur du Collège de Médecine des hôpitaux de Paris, Présidente du collège national des gynécologues et obstétriciens français
Chloé BIDAULT, Créatrice de contenus @thegingerchloe
Corinne BLACHIER-POISSON, Présidente d’Amgen France
Dr Florence BRETELLE, Gynécologue-obstétricien, chef de service Maison des femmes Marseille Provence, Hôpital de la Conception, AP-HM, Aix Marseille Université
Valentine BURUCOA, Sage-femme et co-fondatrice de Jeen
Dr Nicolas CASTAING, Gynécologue-obstétricien, Chef du pôle femme-enfant, Chef du service d’obstétrique et Chef du service de gynécologie médicale et chirurgicale au Centre hospitalier des Quatre-Villes
Sarah CHARIEYRAS, Directeur de l’Engagement et de la Communication interne de Sisley, Déléguée générale de la Fondation Sisley-d’Ornano
Jean-Marc CLASSE, Chirurgien oncologue à l’Institut de cancérologie de l’Ouest à Nantes, Président de la Société Française de Chirurgie Oncologique
Paola CRAVEIRO, Fondatrice de Vulvae Fondation Santé et militante égalité santé femmes-hommes
Thibault CROSNIER-LECONTE, Président d’Organon France
Neil DATTA Directeur exécutif du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs
Camille DESCLEE DE MAREDSOUS, Co-fondatrice de Pachamama Solutions
Thibault DESMAREST, Président de GSK France
Valérie DESPLANCHES, Présidente de la Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose, sous égide de la Fondation pour la Recherche Médicale
Virginie DUBY-MULLER, Députée, vice-présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes à l’Assemblée Nationale
Laure GUEROULT- ACCOLAS, Fondatrice de Patients en Réseau
Pr Samir HAMAMAH, Professeur de médecine et de biologie de la reproduction à la Faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, chef de service de la reproduction du CHU de Montpellier, Président de la Fédération Française d’étude de la reproduction (FFER), Président de la sous-section 54-05 du Conseil National de Universités, Médecine et biologie du développement et de la reproduction/gynécologie médicale
Dr Ghada HATEM, Présidente de l’association La Maison des femmes de Saint-Denis
Emelyne HELUIN, Vice-présidente de SOPK Europe
Florence HERRY, Présidente de Libheros et Membre du Bureau de France Biotech
Dr Stéphane MANZO-SILBERMAN, Cardiologue interventionnelle, Pitié-Salpêtrière, APHP, Sorbonne Université

Julie MARANGE, Presidente de Feminists in the City
Pr Nathalie MASSIN, Médecin de la reproduction, coordinatrice du centre d’AMP de l’Hôpital Américain de Paris
Juliette MAURO, Présidente de Femtech France et fondatrice de My S Life
Angèle MBARGA, Présidente de l’association Fibrome Info France
Elise MEKKAOUI, Co-fondatrice de Matricis.ai
Bernard MICHEL, Président de VIPARIS, PDG SIPAC à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Ile-de-France, ancien Strategic Board Member au Women Leadership Capital Ecosystem, Président du conseil d’administration de Gecina
Claudine MONTEIL, Ecrivaine, historienne, Présidente de Femmes Monde, membre du Parlement des Ecrivaines Francophones
Élisabeth MORENO, Ancienne Ministre Déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances
Delphine MOULU, Directrice Générale de Femtech France
Héloïse NOGUES, Directrice des programmes internes (Femtech expert), Station F
Anne Marie PERNET, Directeur du Département Santé de CSA (Institut d’études)
Laurence PEYRAULT, Directrice générale du Leem
Pr Isabelle RAY-COQUARD, Professeur de cancérologie université Claude bernard et oncologue médicale du centre anti cancéreux Léon Bérard Lyon Coordinateur du réseau FEMNET dédié aux cancers féminins de mauvais pronostique
Virginie RIO, Co-fondatrice de l’association COLLECTIF BAMP !
Marilyn ROLFE, CEO de Femnov
Muriel SALLE, Enseignante chercheuse, spécialiste en humanités médicales, Université Lyon 1 et Sciences-Po Lyon
Françoise SELLIN, Fondatrice de GPS Cancer
Clara STEPHENSON, CEO Solence, Fondatrice Les Natives
Daniel VERSHAERE, Directeur Marketing, Wavestone

1 Estimation dans le rapport Closing the Women’s health gap du Forum Économique Mondial – Janvier 2024
2 Rapport Sexe, genre et santé de la Haute Autorité de Santé, 2020
3 Femmes et santé, encore une affaire d’hommes, Muriel Salle et Catherine Vidal (éditions Belin)
4 https://www.cepidc.inserm.fr/donnees-et ... s-recentes, consulté le 04/03/2024
5 Article Les inégalités de santé entre les femmes et les hommes sont longtemps restées ignorées et demandent encore à être mieux définies, comprises et mesurées, Christine Rolland, Fabienne El Khoury – page consultée le 8 février 2024
6 Etude En 2018, L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans est de 11,8 ans pour les femmes et de 10,2 ans pour les hommes en 2022 de la DREES, Décembre 2023
7 Rapport Santé des femmes au travail : des maux invisibles – Délégation aux droits des femmes du Sénat, Juin 2023
8 Etude The Case to Fund Women’s Health Research, Women’s Health Access, 2020
En PMA depuis l'été 2021 --> FIV ICSI.
Un autre parcours PMA entre 2013 et 2014 qui n'a pas abouti (séparation).


Bénévole du COLLECTIF BAMP! - Antenne du Val d'Oise (95)

Association de patients de l'AMP et de personnes infertiles
Association Loi 1901 reconnue d’intérêt général (adhésions et dons déductibles des impôts)
Témoigner, Informer et Agir sur toutes les questions relatives à l'infertilité et l'AMP en France

Blog de l'assocation :
https://www.bamp.fr/

Suivez nous aussi sur :
- Facebook : Association Collectif BAMP
- Twitter : @collectifBAMP
- Instagram : COLLECTIF_BAMP