Le pouvoir de l'inconscient ou comment saboter sa PMA

[LnBrunette]

Bonjour,

J'ouvre un sujet à part pour quelquechose qui me trotte dans la tête depuis plusieurs mois.

Ma signature vous renseignera sur mon parcours: j'ai eu une fille conçue très facilement à ma 1ère stim, et pour bébé 2 c'est bonjour galère.
Alors il faut que je vous avoue que ma fille était allaitée quand on a repris les essais un peu après son 1er anniversaire. Pas de jugement svp, je me suis renseignée à fond concernant une éventuelle interaction/dangerosité des produits et j'ai fait mon choix en conscience, soutenue par une conseillère de la Leche league.

Ma 1ère FIV 1er TEF se finit en FC, ensuite échec de TEC. On décide avec mon conjoint de stopper l'allaitement pour la 2e FIV, afin de mettre toutes les chances de notre côté, et cette FIV arrivera plus vite que prévu. En effet, j'ai changé de centre entre temps et je ne m'attendais pas à être prise en charge en moins d'un mois. Le jour du TEF pour cette 2e FIV, on arrête l'allaitement. On avait diminué les jours précédents mais c'est arrivé vite et ma fille le vit mal. Et moi aussi. Elle pleure tous les matins, moi je m'échappe de la chambre pour préparer le petit déjeuner, et je pleure seule dans ma cuisine.

Samedi ma PDS révèle un début de grossesse mais un taux bas à 46IU, malgré le transfert d'un J5 magnifique selon la biologiste. Donc on est de retour comme en septembre, à angoisser pour la pds suivante, se dire ok il s'accroche mais ne se developpera peut-être pas. Et je me demande, sincèrement, si ce n'est pas mon inconscient qui oeuvre. Je veux ce 2e bébé mais je me sens affreusement coupable de "trahir" ma fille, mon bébé. Je la trahis car si 2e bébé, je ne serai plus aussi disponible, ce sera dur pour elle, et je l'ai déjà trahie en lui retirant un élément important de sa routine, la tétée pour se réveiller, le moment câlin avec sa maman.

Je fais de l'auto-hypnose pour essayer de lâcher prise, mais j'ai vraiment parfois le sentiment que c'est pire, il m'arive d'avoir des pensées comme "c'est pas grave si ça tient pas, tu pourras reprendre l'allaitement" (ça n'arrivera pas, on ne reviendra pas en arrière), ou "c'est pas grave s'il n'y a pas de 2e, au moins ta fille aura ses parents pour elle seule". Et pourtant au coeur de mes insomnies, je pense aux petits habits de bébé que je n'ai pas triés, je n'ai pas osé ouvrir le sac, et l'idée de ne jamais plus m'en servir me donne envie de hurler.

ça vous est déjà arrivé d'être ambivalente au sujet d'une grossesse? D'avoir l'impression qu'inconsciemment, qqchose vous bloquait dans votre projet bébé?

[Saucisson]

Coucou,

je fais aussi partie de la team allaitement long
j'ai menti sciemment au corps médical en disant que j'avais sevré mes enfants. Comme tu l',écris il y a plusieurs études qui prouvent que la PMA est compatible avec l'allaitement. J'avais juste vérifié que mon taux de prolactine était bien revenu à un taux très bas (normalement après 6 mois c'est ok), ce qui était le cas.

Ta fille ne sait déjà plus teter. Les enfants désaprennent très vite ce qui était un réflexe inné, c'est assez incroyable. Donc effectivement, à son âge il n'y a plus de retour en arrière possible (et puis pour toi relancer une relactatation pour un enfant de 2,5 ans ça doit être coton !!).

Ta fille a profité longtemps des bienfaits de l'allaitement, c'est formidable ce parcours que vous avez fait.

Tu sembles fort malheureuse de cette fin anticipée. Si ce transfert était négatif, prends le temps de trouver une nouvelle routine avec ta fille et prends du temps pour toi : tu peux plus facilement partir en week-end avec tes copines ou aller te ressourcer quelque part. Avec ta fille, tu peux remplacer par un livre, un puzzle, une danse du matin...
Est-ce que ça lui est déjà arrivé de partir sans vous ? Quand mes enfants partent en vacances chez leurs grand-parents, ils ont une routine différente et la tétée ne leur manque absolument pas.

Il y a tout un tas de facteurs qui participent à la réussite de la PMA. Le psyché, l'âge de la femme, celui de l'homme, pleins d'autres paramètres qui se trouvent uniquement avec des examens complémentaires...

Pour mon fils, à dpo15, j'ai 53UI à la prise de sang. et maintenant il a 2 ans !

J'espère que ta prise de sang d'aujourd'hui sera encourageante.

Vous avez décidé ensemble avec ton compagnon de sevrer ta fille, c'était la bonne décision pour vous, il ne faut pas la regretter. Je ne crois pas qu'il existe de bonne méthode pour sevrer un enfant de cet âge.
Tu peux peut-être remplacer par un laitage liquide ou au moins éviter l'objet biberon ? Elle n'associera pas le bib/lait liquide au truc qui remplace le câlin de maman mais au fait de grandir et manger comme une grande ?


Il y a de fortes chances que la grossesse ait de toute façon stoppé l'allaitement car il y a un moment où la production diminue fortement et l'enfant se détourne du sein.

Allez courage, j'espère pour vous un petit bébé pour la nouvelle année !!

[LnBrunette]

Coucou,

je fais aussi partie de la team allaitement long
j'ai menti sciemment au corps médical en disant que j'avais sevré mes enfants. Comme tu l',écris il y a plusieurs études qui prouvent que la PMA est compatible avec l'allaitement. J'avais juste vérifié que mon taux de prolactine était bien revenu à un taux très bas (normalement après 6 mois c'est ok), ce qui était le cas.

Ta fille ne sait déjà plus teter. Les enfants désaprennent très vite ce qui était un réflexe inné, c'est assez incroyable. Donc effectivement, à son âge il n'y a plus de retour en arrière possible (et puis pour toi relancer une relactatation pour un enfant de 2,5 ans ça doit être coton !!).

Ta fille a profité longtemps des bienfaits de l'allaitement, c'est formidable ce parcours que vous avez fait.

Tu sembles fort malheureuse de cette fin anticipée. Si ce transfert était négatif, prends le temps de trouver une nouvelle routine avec ta fille et prends du temps pour toi : tu peux plus facilement partir en week-end avec tes copines ou aller te ressourcer quelque part. Avec ta fille, tu peux remplacer par un livre, un puzzle, une danse du matin...
Est-ce que ça lui est déjà arrivé de partir sans vous ? Quand mes enfants partent en vacances chez leurs grand-parents, ils ont une routine différente et la tétée ne leur manque absolument pas.

Il y a tout un tas de facteurs qui participent à la réussite de la PMA. Le psyché, l'âge de la femme, celui de l'homme, pleins d'autres paramètres qui se trouvent uniquement avec des examens complémentaires...

Pour mon fils, à dpo15, j'ai 53UI à la prise de sang. et maintenant il a 2 ans !

J'espère que ta prise de sang d'aujourd'hui sera encourageante.

Vous avez décidé ensemble avec ton compagnon de sevrer ta fille, c'était la bonne décision pour vous, il ne faut pas la regretter. Je ne crois pas qu'il existe de bonne méthode pour sevrer un enfant de cet âge.
Tu peux peut-être remplacer par un laitage liquide ou au moins éviter l'objet biberon ? Elle n'associera pas le bib/lait liquide au truc qui remplace le câlin de maman mais au fait de grandir et manger comme une grande ?


Il y a de fortes chances que la grossesse ait de toute façon stoppé l'allaitement car il y a un moment où la production diminue fortement et l'enfant se détourne du sein.

Allez courage, j'espère pour vous un petit bébé pour la nouvelle année !!

Merci beaucoup. J'avais lu les études, au fond de moi je sais bien que l'allaitement n'a rien à voir, en tout cas pas directement, avec mes échecs. Ma prolactine était + basse qu'avant grossesse. Mais, j'avais peur, et mon conjoint aussi, qu'on regrette de ne pas avoir stoppé et de ne pas "avoir mis toutes les chances de notre côté". Oui je suis malheureuse, je regarde la photo de notre dernière tétée et je pleure à chaque fois, je rêvais d'un co-allaitement, je voulais au moins continuer jusqu'à l'école en septembre et un peu après, pour la rassurer, lui donner ces moments qui nous connectent toutes les 2, notre bulle pour affronter la nouvelle journée. Et très brutalement, je lui ai enlevé ça. ce matin encore c'était juste affreux, elle pleurait, elle était en détresse totale, tétée tétée...

Elle ne prenait plus qu'une fois par jour, on avait assez facilement enlevé celle du soir, il ne restait que le matin.

Elle ne prend pas de biberon mais elle me fait clairement la tronche, elle me repousse, demande son père pour tout, bonjour la culpabilité et la tristesse. Non elle n'est jms partie sans nous, déjà là on affronte des angoisses énormes à cause des déplacements pros de son papa, les nuits c'est super dur, alors si on l'envoie chez les grands parents, j'imagine pas...

J'ai vraiment ce ressenti que mon psyché bloque les chances d'une nouvelle grossesse à cause de ça, de ma culpabilité. Je vais p-e prendre RV avec la psy de mon centre, parce que là si c'est négatif (demain), ou pas top, j'aurais bcp de mal à l'accepter (coupable de trahir ma fille, coupable de saboter mon 2e enfant, je suis de toutes façons perdante dans cette histoire?!)

[Wombat]

Au vu de ton ressenti, je te dirais que retourner voir la psy de ton centre est effectivement une bonne idée ; ça t'aidera peut-être à poser les choses de façon plus sereine ?
Car en te lisant on a le sentiment que l'arrêt de l'allaitement était une vraie décision de ta part, car toi et ton conjoint souhaiteriez vraiment avoir un 2e enfant et donc mettre toutes les chances de votre côté. Et en même temps, tu parles de cet arrêt comme si tu le subissais, car la réaction de ta fille t'affecte beaucoup - et c'est totalement compréhensible !
Donc d'un côté, une vraie envie d'avoir un 2e enfant, et de l'autre, un vrai regret d'arrêter l'allaitement et "d'imposer ça de force" à ta fille. Cela donne le sentiment que ce qui t'affecte c'est surtout le fait que cela se soit arrêté trop brutalement pour vous deux.

Comme l'ont évoqué les 2 personnes qui t'ont répondu avant moi, est-ce que ce ne serait pas possible de rendre cet arrêt plus progressif, pour que vous le viviez mieux toutes les deux ? Quitte à reprendre au tout début (même si je rejoins la remarque de Saucisson sur le fait que ce sera coton de faire une relactation), pour re-diminuer ou arrêter en douceur, en expliquant à ta fille le pourquoi du comment... La psy pourra peut-être te donner des idées, des pistes d'action en ce sens ?

Après, pour l'avoir lu et entendu autour de moi, je rajouterai simplement qu'un sevrage, même progressif et voulu, peut être difficile à vivre malgré tout ; ce n'est pas forcément les circonstances dans lesquelles tu es qui le rendent difficile.

Et une dernière chose : je serai honnête, je n'ai pas fait d'allaitement long car ma fille avait un frein de langue qui me faisait un mal de chien. Je me suis battue pour continuer à l'allaiter au maximum malgré un passage au biberon forcé (car elle ne prenait plus de poids), mais j'ai laissé tomber à son entrée en crèche à 3 mois, car c'était vraiment galère. Je ne le regrette pas trop vu les circonstances, mais j'ai beaucoup de respect pour les femmes qui arrivent à maintenir leur allaitement au-delà du congé maternité car ça représente vraiment beaucoup de contraintes. Je n'ai donc pas de retour d'expérience à partager, mais j'aurais donc juste envie de te dire : bravo déjà pour l'avoir allaitée jusque-là, c'est déjà un très bel exploit. Tu as bâti un beau lien avec ta fille grâce à ça, et même si c'est difficile d'arrêter l'allaitement, votre lien ne disparaîtra pas avec lui, ni avec le début éventuel d'une nouvelle grossesse. La façon de l'entretenir changera simplement, elle passera par cd'autres choses, d'autres rituels que l'allaitement.

[Wombat]

Et pour te répondre sur ta question initiale sur l'ambivalence vis-à-vis d'une nouvelle grossesse, pour être honnête également, je pense qu'aucune femme n'échappe à l'ambivalence, car c'est toujours un gros engagement de passer 9 mois à fabriquer un nouvel être humain, et un gros changement à la fin, avec un autre bébé à gérer. À mon sens c'est normal et humain de douter un minimum.
Là où ça devient préoccupant c'est si tu as le sentiment que ce doute ou cette ambivalence te freine au quotidien ou que tu le vis mal au quotidien ; là c'est une bonne chose d'en parler à quelqu'un d'extérieur à la situation comme un psychologue.
Le fait que tu l'envisages est déjà une bonne chose

[LnBrunette]

Au vu de ton ressenti, je te dirais que retourner voir la psy de ton centre est effectivement une bonne idée ; ça t'aidera peut-être à poser les choses de façon plus sereine ?
Car en te lisant on a le sentiment que l'arrêt de l'allaitement était une vraie décision de ta part, car toi et ton conjoint souhaiteriez vraiment avoir un 2e enfant et donc mettre toutes les chances de votre côté. Et en même temps, tu parles de cet arrêt comme si tu le subissais, car la réaction de ta fille t'affecte beaucoup - et c'est totalement compréhensible !
Donc d'un côté, une vraie envie d'avoir un 2e enfant, et de l'autre, un vrai regret d'arrêter l'allaitement et "d'imposer ça de force" à ta fille. Cela donne le sentiment que ce qui t'affecte c'est surtout le fait que cela se soit arrêté trop brutalement pour vous deux.

Comme l'ont évoqué les 2 personnes qui t'ont répondu avant moi, est-ce que ce ne serait pas possible de rendre cet arrêt plus progressif, pour que vous le viviez mieux toutes les deux ? Quitte à reprendre au tout début (même si je rejoins la remarque de Saucisson sur le fait que ce sera coton de faire une relactation), pour re-diminuer ou arrêter en douceur, en expliquant à ta fille le pourquoi du comment... La psy pourra peut-être te donner des idées, des pistes d'action en ce sens ?

Après, pour l'avoir lu et entendu autour de moi, je rajouterai simplement qu'un sevrage, même progressif et voulu, peut être difficile à vivre malgré tout ; ce n'est pas forcément les circonstances dans lesquelles tu es qui le rendent difficile.

Et une dernière chose : je serai honnête, je n'ai pas fait d'allaitement long car ma fille avait un frein de langue qui me faisait un mal de chien. Je me suis battue pour continuer à l'allaiter au maximum malgré un passage au biberon forcé (car elle ne prenait plus de poids), mais j'ai laissé tomber à son entrée en crèche à 3 mois, car c'était vraiment galère. Je ne le regrette pas trop vu les circonstances, mais j'ai beaucoup de respect pour les femmes qui arrivent à maintenir leur allaitement au-delà du congé maternité car ça représente vraiment beaucoup de contraintes. Je n'ai donc pas de retour d'expérience à partager, mais j'aurais donc juste envie de te dire : bravo déjà pour l'avoir allaitée jusque-là, c'est déjà un très bel exploit. Tu as bâti un beau lien avec ta fille grâce à ça, et même si c'est difficile d'arrêter l'allaitement, votre lien ne disparaîtra pas avec lui, ni avec le début éventuel d'une nouvelle grossesse. La façon de l'entretenir changera simplement, elle passera par cd'autres choses, d'autres rituels que l'allaitement.

Vous avez raison. Je vais appeler la psy, je suis beaucoup trop à fleur de peau avec tout ça, cette pds pas top de samedi.

merci !