Article Santé Magazine du 31 janvier : Avant une FIV, 7 choses à savoir

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Article Santé Magazine du 31 janvier : Avant une FIV, 7 choses à savoir

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Avant une FIV, 7 choses à savoir
Auteur: Isabelle Duriez - 31.01.2017

Quand une femme suit un traitement contre l'infertilité, fécondation in vitro (FIV) par exemple, elle ne mesure pas toujours l’investissement que cette démarche implique, ou ses répercussions sur la vie quotidienne.

70 % des femmes avant 35 ans, en dehors de problème important, sont enceintes après quatre tentatives de FIV. Elles ne sont plus que 30 à 40 % après 40 ans. Reste que beaucoup de femmes, qui sont passées par ce traitement contre la stérilité, ne se doutaient pas de ce qu’elles auraient à affronter.

Un traitement contre l'infertilité est un parcours du combattant

« Je n’imaginais pas que ce serait si dur », raconte Caroline, en cours de traitement depuis trois ans. Entre les mauvais résultats aux examens, les échecs des inséminations, la peur de ne jamais avoir d’enfant et le sentiment que personne ne comprend, « notre moral est tombé très bas, jusqu’au jour où nous avons décidé d’aller chez un psy, ce qu’aucun médecin ne nous avait proposé ». Céline a, elle aussi, fini par aller consulter. « Pendant deux ans, j’ai ravalé mes frustrations. Voir un psy m’a ramenée à l’essentiel : nous voulions un enfant ».

La loi impose aux centres d’Assistance médicale à la procréation (AMP) d’inclure un psychologue. « Mais ils ne consultent parfois que quelques heures, regrette Alix Franceschi-Léger, psychologue au centre de fertilité des Diaconesses (Paris). Mon conseil, se constituer une équipe de soutien : un psy, un généraliste avec qui on peut discuter, un gynécologue avec qui on s’entend, un prof de yoga pour faire la paix avec son corps... C’est indispensable pour affronter ce tourbillon d’émotions ».

Une fécondation in vitro a des effets sur la santé

« Lors des premiers traitements, j’avais des maux de tête, des vertiges, des nausées et une grosse fatigue », raconte Axelle, en cours de sa cinquième FIV (fécondation in vitro). Élodie regrette, elle, de ne pas avoir échappé à la prise de poids due à la rétention d’eau, comme un tiers des femmes après une stimulation ovarienne.

« Les effets secondaires sont différents selon le protocole et les réactions de la patiente, souligne le Dr François Olivennes, gynécologue, spécialiste de l’infertilité. Les complications graves, comme les risques de thrombose et de phlébite, sont rares, de 1 à 2 % des cas. Sont plus courants : les jambes lourdes, le ventre gonflé, la prise d’un ou deux kilos. De 6 à 10 % des femmes se plaignent également de crise de larmes inattendues ». « L’AMP, comme certaines grossesses ou accouchements, n’est pas un conte de fées », conclut le Dr Joëlle Belaïsch-Allart, gynécologue, qui dirige le service d’AMP du Centre hospitalier des Quatre Villes, à Sèvres.

C’est très prenant au quotidien

« Il faut de l’endurance, explique Caroline. C’est la course entre les rendez-vous, les traitements, le travail, le quotidien. Trois ans après, on y est encore. Si je l’avais su, je me serais organisée autrement ». Car certains médecins ne donnent pas de rendez-vous avant des mois, d’autres suppriment des examens qui se révèlent cruciaux après des échecs et il faut revenir à la case précédente...

« Depuis début 2016, la loi permet aux femmes de “bénéficier d’une autorisation d’absence pour les actes médicaux nécessaires” et au conjoint de l’accompagner à trois rendez-vous par protocole. « Les couples ont parfois le sentiment d’une perte de temps, mais le corps doit se reposer, souligne le Dr Olivennes. Il faut attendre deux ou trois mois entre chaque FIV. On ne peut pas aller plus vite ».

Il faut batailler pour obtenir des explications

« Au début, mes rendez-vous duraient de 10 à 15 minutes, les médecins se contentaient du minimum et j’assimilais les infos lentement, raconte Caroline. C’est l’infirmière qui m’a expliqué le traitement, ses effets secondaires... Je regrette que les médecins ne prennent pas le temps de se poser pour parler ». Pour le Dr Olivennes, il y aurait des efforts de pédagogie à faire, « mais les médecins sont noyés sous les demandes. Je ne peux consacrer plus de 20 minutes à chacune ». Il faut oser poser des questions.

Le couple est malmené quand il y assistance médicale à la procréation

« Il faut oublier le glamour quand votre mec est à côté de vous et que vous avez un speculum dans le vagin, quand il doit se masturber seul dans son cabinet, quand il faut faire l’amour à date obligée », dit une femme. Deux terrains de tension : la sexualité utile et le décalage entre l’implication de l’un et de l’autre.

« On a le sentiment d’être la seule impliquée physiquement, avec tout ce que l’on endure », ajoute une autre. « Il ne faut jamais oublier qu’un bébé se fait à deux, et que sans l’homme rien ne se réalise, souligne Alix Franceschi-Léger. Le couple est malmené car c’est une médecine très intrusive. Mais il doit rester un lieu où parler, être écoutée et écouter l’autre. » Et Céline de témoigner : « Il a fallu apprendre à garder, malgré les difficultés, l’humour, la tendresse et l’espoir ».

On a le droit de changer de centre d'AMP

De Céline, qui a été auscultée par six gynécos différents, à Élodie, qui s’est sentie n’être plus qu’un utérus, beaucoup témoignent du désarroi face au sentiment de n’être qu’un “objet médical”. « L’expression être “dépossédée de son corps” prend tout son sens. Mon corps est réduit à “ovaire”, “follicule” et “endomètre” », dit Caroline.

« Ce n’est pas leur corps qui est un objet médical, mais leur problème », rappelle Alix Franceschi-Léger. Et la médecine s’occupe de leur problème. « Si le dialogue est difficile et si on ne sent pas respectée ou pas assez prise en compte, on peut changer d’équipe médicale », conseille Virginie Rio, porte-parole de l’association BAMP, qui rassemble des personnes infertiles.

Carte de France des centres sur le site de Fiv.fr.

Le taux de réussite d'une FIV est faible

« J’aurais aimé que l’on nous dise que l’on peut échouer. On a tout l’espoir et l’impression que l’AMP finit toujours par marcher, eh bien non, loin de là », observe Élodie. Elle n’est pas la seule : « Si on nous l’avait dit dès le début, cela aurait jeté un froid, mais c’est une réalité à laquelle il faut être préparé ».

Pourquoi les médecins n’annoncent-ils pas les taux d’échec ? « Parce qu’il existe de grandes différences d’un centre à l’autre, en fonction des techniques et de la patientèle, explique François Olivennes. Et parce que certains ne veulent pas d’emblée démoraliser les couples. Mais je suis favorable à la transparence. »

[ Retranscription de l'article en ligne ici ]
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