FIV et bilan fertilité normal

[Yoshii08]

Bonjour,
en couple depuis 10 ans. Nous avons construit une maison dans laquelle on a emménagé il y a bientôt 1 an.
Nous avons commencé les essais il y a 3 ans. J'ai toujours pensé que j'étais stérile (ne me demandez pas pourquoi).
La première année j'étais suivi par une gynécologue qui ne me prenait pas au sérieux. J'avais des douleurs atroces à l'ovaire gauche (et un tas d'autres symptômes mais moins gênants quotidiennement). Elle me disait de manger bio, d'éviter le stress et les perturbateurs endocriniens, pas plus... En soit, je suis entièrement d'accord mais je trouve quand même cela très léger comme prise en charge vu l'état dans lequel j'étais à ce moment là, j'avais le même discours à chaque consult...
Ca faisait environ 1 an et demi quand je l'ai vu la dernière fois, je me suis énervée. Je voulais absolument savoir ce qui m'arrivait, je ne supportais plus ces douleurs.
Elle me fait une écho et me dit que j'ai un SOPK et 2 fibromes utérins côté gauche, que si j'arrive à concevoir ce sera uniquement grâce à mon ovaire droit. Je demande un bilan sang mais elle refuse car "de toute façon, on sait qu'il sera mauvais". Elle me prescrit quand même un test de huhner qui est normal.
Je décide d'arrêter ce suivi et je me concentre uniquement sur moi. J'ai recours à la médecine douce (acupuncteur, pharmacopée chinoise, ostéopathe), je pratique beaucoup de sport, j'améliore mon alimentation (je maintiens un poids normal), je commence le développement personnel.
Très rapidement, la totalité des symptômes que je connaissais ont disparu, et même certains que je connaissais depuis que je suis née et qui était pour moi "normal".
A environ 2 ans et demi je consulte une autre gynécologue qui me prend très au sérieux. Dès le premier rendez-vous : une écho qui révèle des ovaires "normaux" (les fibromes n'ont pas évolués) et des prescriptions pour bilan sang complet, spermogramme et hystérosalpingographie. Absolument tout est normal (un rapport LH / FSH inversé mais qui est tout de même dans la norme).
J'ai tardé pour retourner la voir ayant fait un burn out au même moment. Puis je suis très anti médicament, anti médecine traditionnelle, j'en ai très peur. Un simple rdv avec un médecin m'angoisse énormément.
Et je crois fermement qu'il ne faut pas forcer la nature. Que les choses arrivent toujours au bon moment.
Nous sommes retourné la voir la semaine dernière à la demande de mon conjoint. Elle ne comprend pas pourquoi nous n'arrivons pas à avoir d'enfant et nous propose une FIV pour ne plus rester dans l'attente et mettre toutes les chances de notre côté. On a pu lui poser toutes les questions qu'on se posait, elle a été très compréhensive et rassurante.
Mon conjoint est sorti de ce rendez-vous avec l'envie de faire une FIV, il voit cela comme un "coup de pouce", et dit que si ça ne doit vraiment pas arriver, dans ce cas ça ne marchera pas. Moi j'étais en pleurs comme si j'apprenais une mauvaise nouvelle alors qu'il n'en est rien. Après une longue discussion, j'ai été d'accord avec lui.
D'autant plus que je pense constamment à cette envie d'avoir un enfant, j'ai le coeur qui se déchire à chaque nouveau cycle. Je n'arrive pas à décrocher. Tout le monde me dit que j'y pense trop. Oui c'est vrai. Mais je ne vois pas comment se retirer de l'esprit un désir aussi profond.
Je n'arrive plus à apprécier quoi que ce soit dans ma vie. Je ressens un immense vide. J'ai tout pour être heureuse mais pourtant...
Je me suis dit que finalement ça pourrait peut être m'aider à lâcher prise.
Le lendemain, crises d'angoisse et douleurs à l'ovaire très violentes, comme je n'avais jamais eu. A rester paralysé dans le lit et à pleurer pendant plusieurs heures... j'ai finalement dis à mon conjoint que je ne voulais pas faire de FIV. Je vois cela comme accepter que mon corps n'est pas capable de procréer naturellement, ce qui n'est pas le cas je le sais maintenant. Même si c'est ce que veut mon conjoint, et je n'ai pas envie de prendre seule une décision qu'il ne prendrait pas, je n'arrive pas à m'y résoudre.
Il m'a dit qu'on attendrait le temps qu'il faudra, et que si je change d'avis on pourra toujours prendre rendez-vous.
Je culpabilise de l'obliger à patienter encore même s'il veut juste que je sois bien. Je sais aussi que beaucoup attendent la PMA impatiemment et même certains n'y ont pas le droit... Quelque part c'est une chance que nous avons et que je n'arrive pas à accepter et à saisir.
Certains ici sont dans notre cas ? Certains ont fait une FIV alors que tous les examens sont bons ?
Même si c'est pas le cas, quels conseils pourriez-vous me donner ?
Je vous remercie par avance, et désolé pour la longueur du pavé...

[Ale07]

Bonjour Yoshii,

Je viens de lire ton témoignage. J'ai mis très longtemps pour accepter d'aller consulter en pma. Mon corps fonctionnait très bien, je sentais mon ovulation chaque mois, ma glaire cervicale était parfaite, bref pour moi la machine roulait donc je ne voulais pas entendre parler de la pma, dégoutée à l'avance des injections, des hormones artificielles etc. À tel point que mon chéri s'est muré dans le silence, n'osant même pas me dire qu'il aimerait qu'on consulte car il savait que c'était non de chez non pour moi.
Et puis il y a eu 2020 et le confinement. Le rouleau compresseur du tourbillon de la vie dans lequel j'étais s'est soudainement arrêté, et j'ai pris du temps pour moi. J'ai fait de l'hypnose (persuadée que c'était mon mental qui bloquait l'arrivée du bébé, que je ne pensais qu'à ça), du yoga et beaucoup de méditation.
J'ai finalement accepté l'idée, au déconfinement, d'aller faire un 1er rdv pma.
Je suis ressortie de là narquoise : ben oui hein, j'avais tout plein d'examens à faire et chéri "juste un spermogramme".

Bon, il se trouve qu'on m'a diagnostiqué une infertilité tubaire, que je suis passée sur le billard pour qu'on m'enlève mes deux trompes irréparables + plein d'adhérences que j'avais dans tout le ventre suite à une opération de l'appendicite quand j'étais enfant, que j'ai vraiment subi cette opération et les examens avant (2 IRM, plusieurs échos dont une de la thyroïde, des dizaines de prises de sang).
J'ai fait un suivi en sophrologie pour tirer du positif de tout ça et rendre mon corps accueillant pour ce bébé. On a fait notre première fiv en janvier et je suis enceinte (j'ai encore du mal à l'écrire, je ne réalise pas vraiment).

Tout ça pour te dire qu'il faut t'écouter. Peut-être que bébé arrivera naturellement, peut-être qu'à un moment donné tu te sentiras prête pour la pma. Mais ce n'est pas un parcours anodin, surtout pour une femme, donc il ne faut pas te forcer si tu n'y es pas prête

[sandy123]

Bonsoir Yosshi

Concernant tes douleurs, peut être que ton gynéco pourrait faire une exploration plus poussée, rechercher si tu n'as pas d'endométriose ou si les douleurs ne viendraient pas de tes fibromes. Moi, j'ai des fibromes mais ils sont sous séreux ils ne gênent pas la nidation. Ma soeur, par contre, ses fibromes sont situés dans la cavité utérine. Ellle a dû les retirer car elle saignait beaucoup avec énormément de douleur pendant les rêgles. J'ai moi même quelque fois des petites douleurs au moment des rêgles qui disparaissent avec le temps. Juste pour te dire que souffrir pendant les rêgles ce n'est pas normal et encore moins en dehors des rêgles. L'endometriose ne se voit pas sur l'hysterosalpingographie il doit être explorer par une IRM. Je te donne un lien qui t'explique le diagnostic de l'endometriose

https://www.endofrance.org/la-maladie-e ... ometriose/

Bon courage...