Billet d'humeur - « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! » - juste un besoin de partager ma peine -

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Lola2104

Fivette fidèle
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Billet d'humeur - « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! » - juste un besoin de partager ma peine -

Message non lu par Lola2104 »

« Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! »

« Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! » C’est l’horrible phrase que je me prépare à entendre quand j’annoncerai notre divorce. Parce-que quand un couple divorce, on pense souvent aux enfants. A ces petits êtres qui n’ont rien demandé… Et quand il n'y en a pas ce n'est finalement que matériel...

Mais justement, nous si on divorce c’est parce-que l’on n’a pas eu la chance de les avoir ces enfants. On avait de grands et beaux projets avant… On savait quels parents on voudrait être et les erreurs qu’on espérait ne pas commettre. Mais tout ça c’était avant. C’était il y a 3 ans, quand on a lancé le projet bébé. Puis c’était toujours dans nos têtes il y a 2 ans quand j’ai souhaité faire des tests ne voyant pas l’enfant désiré arriver.

Les premiers résultats d’examen tombent : taux d’ovocytes bas pour moi et spermatozoïdes corrects (mais pas dingues non plus) pour monsieur. Donc rien de grave finalement : mais pour autant ça ne marche pas. Le médecin nous dit que nous sommes de « bons candidats » pour la PMA et qu'il ne s'inquiète pas.

L’homme était contre l’idée de médicaliser. Il aura mis 1 an à se résigner à me suivre dans le protocole. Enfin… A me suivre oui et non. Il refusait tout en bloc et il estimait faire « ça » pour moi. Pour lui, je le forçais et si ça avait été une autre, il aurait fui. Il voulait des enfants mais pas comme ça (c’est vrai que la PMA était un rêve pour moi). Après, j’avoue qu’égoïstement, le fait de lancer les choses, je me disais que j’avais gagné le combat "Le reste ne va pas prendre longtemps. Tout ira bien".

Dès le début, chaque examen que je subissais étaient vécus par l’homme comme une agression sur sa personne. Si je lui disais que j’avais rendez-vous, il ne me parlait plus pendant plusieurs jours avant et après mais si je ne le disais pas et qu’il le découvrait, il estimait que je lui mentais et il s’énervait.

Les traitements ont commencé, je me suis donc retrouvé seule, je devais gérer mes rendez-vous, comprendre le traitement, supporter mes sensations physiques et mentales ainsi que me montrer compréhensive face à ses ressentis, gérer ses rendez-vous, supportez les remarques "je n'ai pas que ça à faire, j'ai un métier" (oui moi aussi et accessoirement vu le nombre de rendez-vous pour moi, c'est un peu plus compliqué que toi qui à un rendez-vous par cycle...). Quand l’infirmier venait, il ne restait pas, il s’isolait ou il quittait la maison. Aujourd’hui encore, il ne veut pas voir, ni savoir ce qui se passe. Je me suis retrouvée très seule ces derniers mois. Il ne voulait pas en parler et il ne voulait pas que j’en parle à nos proches. Je l’ai fait tout de même au début et certaines personnes n’ont rien trouvé de mieux que de lui en parler… Du coup, j’ai arrêté. J’ai donc vécu 4 inséminations totalement seule ou presque (merci le forum !). Tant dans le protocole que dans les espoirs ou les doutes que je pouvais nourrir. Dès qu’il devait faire des examens ou autre, je cherchais des solutions pour lui éviter le moindre souci, pour faciliter les choses pour lui, pour qu’il ne m’en veuille pas plus… Vous me direz, que beaucoup serait déjà partie et parfois je me dis que j’aurais dû. Mais on s’accroche toujours à l’amour qu’on a connu, à ce mariage, à cette maison que l’on construit, à ces gens autour que l’on aime et aussi à ce désir d’enfant qui, sans cette relation ne sera peut-être jamais plus qu’un rêve avorté (quel joli choix de mot..).

Donc nous voilà à 4 échecs avec l’aide de la médecine, avec 7 kg en plus pour moi, avec une distance qui s’installe entre nous. Il faut dire que le médecin avait préconisé la FIV dès le début mais je ne me sentais pas assez forte pour assumer ça seule. Cependant, nous y voilà ! Après 4 échecs supplémentaires à notre actif : 4 espoirs déçus en plus à notre palmarès… Et donc plus déçue et fatiguée que jamais : Je me lance dans l’étape suivante. Oui JE car je ne lui pose pas la question. Je ne sais plus si c’est un combat de couple ou un combat personnel. Je sais juste que je dois tout tenter. Il y a peu d’échanges entre nous, beaucoup de larmes car les seuls dialogues sont assez douloureux. Du coup je mange, beaucoup… Et lui il boit un peu plus que d'habitude...

Pendant tout ce parcours, nos amis ont eu des enfants sans difficulté. Un enfant, puis des fois le deuxième… Et nous, on reste sur le bas coté. Seuls, avec ce sentiment d’injustice.

Un jour, mon petit frère nous annonce qu’il va être papa. Un bébé surprise avec une mère qu’on ne connait même pas encore. Le coup de grâce. Pendant des mois on ne parle plus que de cette grossesse, du premier petit enfant qui arrive et qui va rendre mes parents si heureux et si fiers… A sa naissance, quand j’avoue à ma mère que je suis heureuse mais que d’une certaine façon c’est dur pour moi, elle me demande d’être un peu moins égoïste et de penser aux autres car mes sentiments les empêchent d’être pleinement heureux. C’est ce jour là que je décide de ne plus parler des mes souffrances à ma mère. Comment peut-elle comprendre ? Elle n’a jamais vécu le quart de ce que je vis et elle se permet de me demander de taire mes sentiments...

Bref, durant cette première FIV (ponction prévue mercredi), mon homme est peu présent, il travaille tard et ne veut pas vraiment rentrer le soir. Il est plus heureux au travail qu’à la maison et il le dit. Il envisage de partir quelques jours mais se ravise car il ne sait pas s’il reviendra… Il passe ses week-ends à dormir et à m’esquiver. Il ne veut plus de ce « nous ». Il ne veut plus voir personne : ni ses amis, ni les miens. Il se noie dans une forme de dépression et me rend coupable de son naufrage. De mon côté, j’ai des contrôles tous les 2 jours, j’ai des piqûres quotidiennes, des douleurs, etc. Je suis seule et je n’ai pas le droit de me plaindre car pour lui tout est de ma faute puisque j’ai « choisi » de vivre ça. Alors j’avance, comme je peux. J’ai peur de la ponction mais je n’en parle pas. Je me dis que je serai plus heureuse s’il partait finalement…

Lors du premier contrôle, on m’a annoncé que je n’ai que 3 ovocytes… On peut donc continuer ou stopper le protocole. Mais je sais que c’est notre dernier combat ensemble, alors je continue. Si ce combat marche, je nous souhaite de nous relever mais je ne sais pas si j’arriverais à lui pardonner son manque de soutien. Si ce combat échoue, à l’annonce de notre divorce, les gens pourront dire, sans savoir comme ils me font mal, « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! ».
mllle : 32 ans, taux d'ovocytes bas (AMH = 1), hypothyroïdie
misteer : 32 ans, légère asthénospermie
Essaies depuis plus de 2 ans sablitime
Lancement de la PMA : novembre 2020 cuupidon
IAC 1 : 14 novembre 2020 notpregnant
IAC 2 : 8 décembre 2020 notpregnant
IAC 3 : 30 Janvier 2021 notpregnant
IAC 4 : 25 février 2021 notpregnant
FIV 1 : ponction prévue le 14 avril 2021 fingers pray treefle
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Loulounette

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Message non lu par Loulounette »

Merci pour ce billet que j’ai lu de bout en bout (tu écris très bien!)
Je te souhaite simplement de trouver la sérénité.
mllle 31 ans RAS
misteer 42 ans OATS sévère
Sept 18 - début essais / Juin 19 - 1er spermogramme.. pleurrs / Sept 19 - 1er rdv PMA
Janvier 2020 FIV ICSI/IMSI -> 6 minipingoo, pas de transfert.
Juin 2020 - TEC 1 notpregnant
Juillet 2020 - TEC 2... reporté pour cause d’adenomyose, mise au repos par Decapeptyl 💀
TEC2 d’un J5 le 9 septembre : testpositif 235 le 18/09; 2246 le 22/09, 5635 le 24/09.
T1 ☑️ T2 ☑️ T3 ☑️ :boy:
3 juin - tu es né 🌟
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Marlou17

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Message non lu par Marlou17 »

Lola2104 a écrit : 10 avr. 2021 à 22:37 « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! »

« Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! » C’est l’horrible phrase que je me prépare à entendre quand j’annoncerai notre divorce. Parce-que quand un couple divorce, on pense souvent aux enfants. A ces petits êtres qui n’ont rien demandé… Et quand il n'y en a pas ce n'est finalement que matériel...

Mais justement, nous si on divorce c’est parce-que l’on n’a pas eu la chance de les avoir ces enfants. On avait de grands et beaux projets avant… On savait quels parents on voudrait être et les erreurs qu’on espérait ne pas commettre. Mais tout ça c’était avant. C’était il y a 3 ans, quand on a lancé le projet bébé. Puis c’était toujours dans nos têtes il y a 2 ans quand j’ai souhaité faire des tests ne voyant pas l’enfant désiré arriver.

Les premiers résultats d’examen tombent : taux d’ovocytes bas pour moi et spermatozoïdes corrects (mais pas dingues non plus) pour monsieur. Donc rien de grave finalement : mais pour autant ça ne marche pas. Le médecin nous dit que nous sommes de « bons candidats » pour la PMA et qu'il ne s'inquiète pas.

L’homme était contre l’idée de médicaliser. Il aura mis 1 an à se résigner à me suivre dans le protocole. Enfin… A me suivre oui et non. Il refusait tout en bloc et il estimait faire « ça » pour moi. Pour lui, je le forçais et si ça avait été une autre, il aurait fui. Il voulait des enfants mais pas comme ça (c’est vrai que la PMA était un rêve pour moi). Après, j’avoue qu’égoïstement, le fait de lancer les choses, je me disais que j’avais gagné le combat "Le reste ne va pas prendre longtemps. Tout ira bien".

Dès le début, chaque examen que je subissais étaient vécus par l’homme comme une agression sur sa personne. Si je lui disais que j’avais rendez-vous, il ne me parlait plus pendant plusieurs jours avant et après mais si je ne le disais pas et qu’il le découvrait, il estimait que je lui mentais et il s’énervait.

Les traitements ont commencé, je me suis donc retrouvé seule, je devais gérer mes rendez-vous, comprendre le traitement, supporter mes sensations physiques et mentales ainsi que me montrer compréhensive face à ses ressentis, gérer ses rendez-vous, supportez les remarques "je n'ai pas que ça à faire, j'ai un métier" (oui moi aussi et accessoirement vu le nombre de rendez-vous pour moi, c'est un peu plus compliqué que toi qui à un rendez-vous par cycle...). Quand l’infirmier venait, il ne restait pas, il s’isolait ou il quittait la maison. Aujourd’hui encore, il ne veut pas voir, ni savoir ce qui se passe. Je me suis retrouvée très seule ces derniers mois. Il ne voulait pas en parler et il ne voulait pas que j’en parle à nos proches. Je l’ai fait tout de même au début et certaines personnes n’ont rien trouvé de mieux que de lui en parler… Du coup, j’ai arrêté. J’ai donc vécu 4 inséminations totalement seule ou presque. Tant dans le protocole que dans les espoirs ou les doutes que je pouvais nourrir. Dès qu’il devait faire des examens ou autre, je cherchais des solutions pour lui éviter le moindre souci, pour faciliter les choses pour lui, pour qu’il ne m’en veuille pas plus… Vous me direz, que beaucoup serait déjà partie et parfois je me dis que j’aurais dû. Mais on s’accroche toujours à l’amour qu’on a connu, à ce mariage, à cette maison que l’on construit, à ces gens autour que l’on aime et aussi à ce désir d’enfant qui, sans cette relation ne sera peut-être jamais plus qu’un rêve avorté (quel joli choix de mot..).

Donc nous voilà à 4 échecs avec l’aide de la médecine, avec 7 kg en plus pour moi, avec une distance qui s’installe entre nous. Il faut dire que le médecin avait préconisé la FIV dès le début mais je ne me sentais pas assez forte pour assumer ça seule. Cependant, nous y voilà ! Après 4 échecs supplémentaires à notre actif : 4 espoirs déçus en plus à notre palmarès… Et donc plus de fatigue et de déception que jamais : Je me lance dans l’étape suivante. Oui JE car je ne lui pose pas la question. Je ne sais plus si c’est un combat de couple ou un combat personnel. Je sais juste que je dois tout tenter. Il y a peu d’échanges entre nous, beaucoup de larmes car les seuls dialogues sont assez douloureux. Du coup je mange, beaucoup… Et lui il boit un peu plus que d'habitude...

Pendant tout ce parcours, nos amis ont eu des enfants sans difficulté. Un enfant, puis des fois le deuxième… Et nous, on reste sur le bas côté. Seuls, avec ce sentiment d’injustice.

Un jour, mon petit frère nous annonce qu’il va être papa. Un bébé surprise avec une mère qu’on ne connait même pas encore. Le coup de grâce. Pendant des mois on ne parle plus que de cette grossesse, du premier petit enfant qui arrive et qui va rendre mes parents si heureux et si fiers… A sa naissance, quand j’avoue à ma mère que je suis heureuse mais que d’une certaine façon c’est dur pour moi, elle me demande d’être un peu moins égoïste et de penser aux autres car mes sentiments les empêche d’être pleinement heureux. C’est ce jour là que je décide de ne plus parler des mes souffrances à ma mère. Comment peut-elle comprendre ? Elle n’a jamais vécu le quart de ce que je vis et elle se permet de me demander de taire mes sentiments...

Bref, durant cette première FIV (ponction prévue mercredi), mon homme est peu présent, il travaille tard et ne veut pas vraiment rentrer le soir. Il est plus heureux au travail qu’à la maison et il le dit. Il envisage de partir quelques jours mais se ravise car il ne sait pas s’il reviendra… Il passe ses week-ends à dormir et à m’esquiver. Il ne veut plus de ce « nous ». Il ne veut plus voir personne : ni ses amis, ni les miens. Il se noie dans une forme de dépression et me rend coupable de son naufrage. De mon côté, j’ai des contrôles tous les 2 jours, j’ai des piqûres quotidiennes, des douleurs, etc. Je suis seule et je n’ai pas le droit de me plaindre car pour lui tout est de ma faute puisque j’ai « choisi » de vivre ça. Alors j’avance, comme je peux. J’ai peur de la ponction mais je n’en parle pas. Je me dis que je serai plus heureuse s’il partait finalement…

Lors du premier contrôle, on m’a annoncé que je n’ai que 3 ovocytes… On peut donc continuer ou stopper le protocole. Mais je sais que c’est notre dernier combat ensemble, alors je continue. Si ce combat marche, je nous souhaite de nous relever mais je ne sais pas si j’arriverai à lui pardonner son manque de soutien. Si ce combat échoue, à l’annonce de notre divorce, les gens pourront dire, sans savoir comme ils me font mal, « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! ».
J'ai lu ton récit et franchement j'ai mal au cœur pr toi, ça doit être difficile de vivre ça
L'aimes tu encore réellement ?
Je ne suis personne pr te dire quoi faire ou autre, je te dis ma façon de penser ms juste sache qu'un enfant n'arrange pas les couples qui sont en "crise" au contraire ...
Si vous avez des sentiments tous les 2 alors peut être que ça ira ms si l'un ou l'autre ou les 2 voient leurs sentiments se dégrader, ça risque d'être compliqué
Et ce n'est peut être pas la meilleure des solutions
Tu sais si tu veux à tt prix un enfant, tu peux le faire "seule" via des dons
Si tu veux absolument 1 enfant ac lui alors tente ms réfléchis bien qd mm c une décision importante ms pas évidente 🙈🤦😥
Je suis partie à 3 mois de grossesse car il a révélé son vrai visage et a commencé à sortir, boire... Je ne voulais pas ça je l'ai quitté à 3 mois de grossesse, j'ai rencontré quelqu'un quand j'avais accouché, ma fille avait 1 mois et depuis nous sommes ensemble ça fait 3 ans, nous sommes mariés et lui souffrant d'azoospermie, nous sommes rentrés ds ce parcours du combattant ms en aucun cas je lui jette la pierre en disant que c de sa faute ou pas, c'est la vie, ça fait partie des épreuves et c'est comme ça
Si besoin de parler tu peux venir en privé si tu veux
Bonne soirée et bon courage je te souhaite le meilleur pr toi
♀️ 11/1988 : RAS (fille d'une 1ère union, née en 07/2018 🍀❤️🍀)
♂️ 09/1982 : Azoospermie obstructive

08/10/21 : TEF 1J2
27/06/22 : Pikachu est parmi nous
🙏🍀🤞❤️😍🥰
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LILY51

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Message non lu par LILY51 »

Bonsoir Lola..c est un très beau témoignage à coeur ouvert que tu nous livres.. j ai vécu un divorce, et aussi plusieurs séparations. Tout ça est très compliqué. La Pma est une réelle épreuve pour le couple. Beaucoup il laisse des plumes. En effet si tu le sens va jusqu'au bout de cette ponction. Écoutes ton cœur pour ne rien regretter. Le reste se fera tout seul. Vous pouvez aussi voir peut-etre un psy, il y en a dans bcp de centres..j y ai songé aussi car de mon côté j ai cette culpabilité de ne pas réussir à donner un enfant à mon conjoint car je suis vieille..je te souhaite beaucoup de courage et de force 😘
mllle 43 ans (2 enfants 16 et 18 ans)
misteer 35 ans (pas d'enfant) OATS
Nov 19 nuitamour oeuf clair
Déc 19 CURETAGE
Mai 20 Hystéroscopie car synéchies
Sept 20 2nd Hystéroscopie sur Paris
Fiv 1 01/2021 : ponction 10 ovocytes
5 TEC, 4 négatifs, 1 grossesse biochimique smilvener

FIV DO REPROFIT fingers
Oct 21 Transfert frais annulé, endo trop fin minnce 5 minipingoo
Nov 21 TEC négatif hanged
Matrice lab inexploitable... :oops:
Hystéroscopie ok
AvrilTEC grossesse biochimique
Juin TEC négatif
Juillet Biopsie EndomeTRIO
Septembre TEC pregnant
Octobre 2 ♥️♥️
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MarianneH

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Message non lu par MarianneH »

Soit fière de toi, fière de ta détermination à le vouloir ce petit Ange. Et tu l'auras, mais avec la bonne personne. La PMA met notre couple à l'épreuve, et parfois, ça nous ouvre les yeux. Tu en es la preuve.

De ce que diront les autres, tu pourras leur répondre tout simplement "C'est pour cette raison que nous nous séparons" et là... Ils se retrouveront bien C**!

Un divorce c'est dur. C'est une épreuve, mais tu m'as l'air d'être quelqu'un de forte, et ton enfant, que tu auras j'en suis certaine, mérite un Papa qui soutien sa Maman à 100%.

N'hésite pas, nous sommes là pour toi.
Atteinte d'endometriose stade 3.
▪️FIV 1: 11/02/19 : 3 Embryons J5
🔹Tom est né le 10/11/19 beberoule
▪️FIV 2: 14 ovocytes. 11 embryons à j3.
🔹Transfert d'un beau J5 🖤 4 blastocystes vitrifiés.
➖ PDS 31/03 : 308 - 7/04 : 5070
➖ Écho datation 19/04 : 9,2mm et 142 bpm, deuxième miracle en route 🤞❤️
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Madan

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Message non lu par Madan »

Lola, je t’ai envoyé un message privé
4 FIV, 7 transferts, bébé arrivé en août 2020 à l’aube de mes 39 ans !
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Marlou17

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Message non lu par Marlou17 »

Lola2104 a écrit : 10 avr. 2021 à 22:37 « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! »

« Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! » C’est l’horrible phrase que je me prépare à entendre quand j’annoncerai notre divorce. Parce-que quand un couple divorce, on pense souvent aux enfants. A ces petits êtres qui n’ont rien demandé… Et quand il n'y en a pas ce n'est finalement que matériel...

Mais justement, nous si on divorce c’est parce-que l’on n’a pas eu la chance de les avoir ces enfants. On avait de grands et beaux projets avant… On savait quels parents on voudrait être et les erreurs qu’on espérait ne pas commettre. Mais tout ça c’était avant. C’était il y a 3 ans, quand on a lancé le projet bébé. Puis c’était toujours dans nos têtes il y a 2 ans quand j’ai souhaité faire des tests ne voyant pas l’enfant désiré arriver.

Les premiers résultats d’examen tombent : taux d’ovocytes bas pour moi et spermatozoïdes corrects (mais pas dingues non plus) pour monsieur. Donc rien de grave finalement : mais pour autant ça ne marche pas. Le médecin nous dit que nous sommes de « bons candidats » pour la PMA et qu'il ne s'inquiète pas.

L’homme était contre l’idée de médicaliser. Il aura mis 1 an à se résigner à me suivre dans le protocole. Enfin… A me suivre oui et non. Il refusait tout en bloc et il estimait faire « ça » pour moi. Pour lui, je le forçais et si ça avait été une autre, il aurait fui. Il voulait des enfants mais pas comme ça (c’est vrai que la PMA était un rêve pour moi). Après, j’avoue qu’égoïstement, le fait de lancer les choses, je me disais que j’avais gagné le combat "Le reste ne va pas prendre longtemps. Tout ira bien".

Dès le début, chaque examen que je subissais étaient vécus par l’homme comme une agression sur sa personne. Si je lui disais que j’avais rendez-vous, il ne me parlait plus pendant plusieurs jours avant et après mais si je ne le disais pas et qu’il le découvrait, il estimait que je lui mentais et il s’énervait.

Les traitements ont commencé, je me suis donc retrouvé seule, je devais gérer mes rendez-vous, comprendre le traitement, supporter mes sensations physiques et mentales ainsi que me montrer compréhensive face à ses ressentis, gérer ses rendez-vous, supportez les remarques "je n'ai pas que ça à faire, j'ai un métier" (oui moi aussi et accessoirement vu le nombre de rendez-vous pour moi, c'est un peu plus compliqué que toi qui à un rendez-vous par cycle...). Quand l’infirmier venait, il ne restait pas, il s’isolait ou il quittait la maison. Aujourd’hui encore, il ne veut pas voir, ni savoir ce qui se passe. Je me suis retrouvée très seule ces derniers mois. Il ne voulait pas en parler et il ne voulait pas que j’en parle à nos proches. Je l’ai fait tout de même au début et certaines personnes n’ont rien trouvé de mieux que de lui en parler… Du coup, j’ai arrêté. J’ai donc vécu 4 inséminations totalement seule ou presque (merci le forum !). Tant dans le protocole que dans les espoirs ou les doutes que je pouvais nourrir. Dès qu’il devait faire des examens ou autre, je cherchais des solutions pour lui éviter le moindre souci, pour faciliter les choses pour lui, pour qu’il ne m’en veuille pas plus… Vous me direz, que beaucoup serait déjà partie et parfois je me dis que j’aurais dû. Mais on s’accroche toujours à l’amour qu’on a connu, à ce mariage, à cette maison que l’on construit, à ces gens autour que l’on aime et aussi à ce désir d’enfant qui, sans cette relation ne sera peut-être jamais plus qu’un rêve avorté (quel joli choix de mot..).

Donc nous voilà à 4 échecs avec l’aide de la médecine, avec 7 kg en plus pour moi, avec une distance qui s’installe entre nous. Il faut dire que le médecin avait préconisé la FIV dès le début mais je ne me sentais pas assez forte pour assumer ça seule. Cependant, nous y voilà ! Après 4 échecs supplémentaires à notre actif : 4 espoirs déçus en plus à notre palmarès… Et donc plus déçue et fatiguée que jamais : Je me lance dans l’étape suivante. Oui JE car je ne lui pose pas la question. Je ne sais plus si c’est un combat de couple ou un combat personnel. Je sais juste que je dois tout tenter. Il y a peu d’échanges entre nous, beaucoup de larmes car les seuls dialogues sont assez douloureux. Du coup je mange, beaucoup… Et lui il boit un peu plus que d'habitude...

Pendant tout ce parcours, nos amis ont eu des enfants sans difficulté. Un enfant, puis des fois le deuxième… Et nous, on reste sur le bas côté. Seuls, avec ce sentiment d’injustice.

Un jour, mon petit frère nous annonce qu’il va être papa. Un bébé surprise avec une mère qu’on ne connait même pas encore. Le coup de grâce. Pendant des mois on ne parle plus que de cette grossesse, du premier petit enfant qui arrive et qui va rendre mes parents si heureux et si fiers… A sa naissance, quand j’avoue à ma mère que je suis heureuse mais que d’une certaine façon c’est dur pour moi, elle me demande d’être un peu moins égoïste et de penser aux autres car mes sentiments les empêchent d’être pleinement heureux. C’est ce jour là que je décide de ne plus parler des mes souffrances à ma mère. Comment peut-elle comprendre ? Elle n’a jamais vécu le quart de ce que je vis et elle se permet de me demander de taire mes sentiments...

Bref, durant cette première FIV (ponction prévue mercredi), mon homme est peu présent, il travaille tard et ne veut pas vraiment rentrer le soir. Il est plus heureux au travail qu’à la maison et il le dit. Il envisage de partir quelques jours mais se ravise car il ne sait pas s’il reviendra… Il passe ses week-ends à dormir et à m’esquiver. Il ne veut plus de ce « nous ». Il ne veut plus voir personne : ni ses amis, ni les miens. Il se noie dans une forme de dépression et me rend coupable de son naufrage. De mon côté, j’ai des contrôles tous les 2 jours, j’ai des piqûres quotidiennes, des douleurs, etc. Je suis seule et je n’ai pas le droit de me plaindre car pour lui tout est de ma faute puisque j’ai « choisi » de vivre ça. Alors j’avance, comme je peux. J’ai peur de la ponction mais je n’en parle pas. Je me dis que je serai plus heureuse s’il partait finalement…

Lors du premier contrôle, on m’a annoncé que je n’ai que 3 ovocytes… On peut donc continuer ou stopper le protocole. Mais je sais que c’est notre dernier combat ensemble, alors je continue. Si ce combat marche, je nous souhaite de nous relever mais je ne sais pas si j’arriverais à lui pardonner son manque de soutien. Si ce combat échoue, à l’annonce de notre divorce, les gens pourront dire, sans savoir comme ils me font mal, « Heureusement que vous n’avez pas d’enfant ! ».
Coucou Lola j'espère que tu as le moral 😊
Je pense bien à toi pour ta ponction de demain et t'envoie plein d'ondes positives 🙏🍀🤞🥰
Tiens moi au courant 😉
♀️ 11/1988 : RAS (fille d'une 1ère union, née en 07/2018 🍀❤️🍀)
♂️ 09/1982 : Azoospermie obstructive

08/10/21 : TEF 1J2
27/06/22 : Pikachu est parmi nous
🙏🍀🤞❤️😍🥰
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Hakimkim

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Message non lu par Hakimkim »

Bonjour Lola et toute les autres.

Tes mots sont si juste et à la fois si dure.
Bon courage