FIN DE PMA

[aude59]

Bonjour Mesdames,

Je suis également dans une situation douloureuse actuellement,
Vous le lirez dans ma signature, on ne peut pas dire que notre "petit" parcours de presque 2 ans ait été très simple.
Nous vivons les montagnes russes émotionnelles ...

Mon mari et moi communiquons beaucoup et malgré cela, les échecs, les reports de transfert d'embryon et tous les évènements extérieurs sont très durs à encaisser.
C'est un vraiment processus de deuil à chaque fois.

Il faut accepter d'être mal, parce que c'est le cas, et ensuite avoir le courage de rebondir et d'y retourner.

Cette semaine, à l'annonce de l'arrêt de ma stimulation pour cause de la survenance d'un kyste mammaire, mon monde s'est littéralement écroulé ! J'ai complètement sombré : impossible de me raisonner, pleurs à gogo, difficultés de concentration au travail : c'était trop ! STOP !
Je décide de reprendre un suivi psychologique et cette semaine, mon docteur m'a proposé de me mettre en arrêt de travail.
Objectif : penser moins et canaliser ses émotions !

Notre décision n'est pas prise d'arrêter pour le moment la PMA mais je commence à comprendre où se trouvent mes limites ; elles ne sont pas loin ; le parcours ne durera pas 10 ans comme pour certaine.
C'est trop de souffrance psychologique, d'attente, d'espoir, de mise entre parenthèse, de chute lors des échecs !
Je n'ai pas assisté au mariage de mon propre frère des suites d'une ponction ovarienne ; à refaire aujourd'hui : je demanderai à passer sur les ponctions du mois suivant parce que le mariage de mon frère, je ne le revivrai pas une autre fois.

Ce que je trouve le plus difficile dans notre parcours, c'est de devoir continuer à y croire tout en devant se préparer à accepter une vie sans enfant. Cela crée chez moi une grande ambivalence et des amplitudes émotionnelles dévastatrices.

J'ai lu sur ce fil des témoignages et notamment un au sujet de témoins qui ont déjà un enfant et du mal à vivre l'arrêt de la PMA dans la recherche d'un 2nd enfant : perso, je n'ai pas eu la chance d'avoir d'enfant et oui, c'est probablement fantastique d'en avoir déjà un !
En revanche je pense sincèrement que le deuil d'un 2ème enfant n'est pas plus simple à faire que le deuil d'un 1er. Tu le veux du plus profond de tes entrailles dans tous les cas et ne pas réussir à concrétiser ce projet doit être bien difficile à vivre, il ne faut pas minimiser cette souffrance.

Je vois qu'il y a peu d'échange sur cette discussion, surtout des message déposés à la volée pour vider un peu de poids porté depuis très longtemps par chacune.
Je suis disposée à échanger avec celles qui le voudront !
Quelque soit la décision de chacune : sachez que vous êtes très très courageuses !

Bonjour,

Votre message m'a beaucoup touchée.

Je ne peux que vous souhaitez le meilleur. C'est vrai j'ai le bonheur d'avoir une fille venue naturellement : 10 ans cette année. L'échec est toujours si difficile pour ce deuxième enfant. Je n'ai pas su reprendre de contraceptif pas par espoir de tomber enceinte car je me dis qu'à 44 ans je dois être "sérieuse" mais parce que ce serait MOI qui mettrait un terme en tout... Enfin c'est compliqué... Certains me diront que c'est parce que j'espère encore. Si demain la ménopause était là , ça ne serait pas de ma faute. Tout est cela est encore confus et douloureux. Et le fait que c'était une infertilité non expliquée n'a pas aidé.

Bon courage à vous

Audrey

[lili629]

Bonjour à toutes.

Je passais par ici et mon témoignage ne vous apportera peut être pas grand chose mais je tiens à le faire si ça peut vous aider ne serait ce qu’un tout petit peu!

J’ai eu un cancer à 17 ans. Ce cancer m’a fait perdre ma fertilité. J’en voulais à la terre entière de ne pas entendre ma souffrance. Comme si c’était le prix à payer. Combien de fois ai-je entendu « tu es en vie c’est le principal! D’autres n’ont pas la chance de s’en sortir ne te plains pas! ». Mais qui a 20 ans peut encaisser le choc d’une stérilité!

J’ai mis longtemps à comprendre qu’exiger de mon corps ce qu’il ne pouvait pas me donner n’agrandissait que le vide en moi. Un trou tellement profond donc je pensais à chaque fois qu’il ne pouvait l’être plus et qui pourtant l’était.

Et je refusais d’avoir de l’aide parce que j’étais forte et que quoiqu’il arrive je réussirai à avoir mon bébé. La vie ne me prendrait pas ça. Je serai maman quelqu’en soit le prix.

Personne ne connaissait ma souffrance. La douleur d’apprendre une grossesse d’une amie d’un couple dans la famille. Seul mon mari séchait mes larmes parfois inexpliquées en pleine nuit.

Puis un jour j’ai décidé de faire une séance de yoga parce que j’ai littéralement explosé après un échec. Nous avons eu recours au don d’ovocytes en France. J’ai toléré en souriant que la donneuse se trompe dans son traitement et que ce soit reporté d’un mois. Puis nous avons obtenu 2 embryons à j2 qui n’ont pas tenu. L’annonce de ce négatif a été dévastateur. Le trou au fond de ma poitrine n’avait plus de fond. Ma douleur était si profonde que j’avais besoin d’avoir mal physiquement. Alors j’ai frappé encore et encore dans les murs dans les portes et mon mari est arrivé et là je me suis effondrée. J’ai hurlé que je voulais mourir. Que cette douleur n’était plus supportable. Je ne comprenais plus pourquoi la vie s’acharnait autant sur moi!
La veille de ce négatif j’ai vu la cousine de mon mari qui avait un bébé, j’ai mangé chez mon frère et j’ai assisté à un apéro familial. Pas une larme versée. Personne n’a rien vu. Faire semblant c’était ma spécialité. Et pourtant j’avais tellement mal. Je me sentais vide. Comme si plus rien n’importait.

Alors voilà comment je suis arrivée à ce cours de yoga. Après des semaines de larmes de cauchemars de nonchalance, j’ai choisi d’aller voir cette dame. Après un exercice qui me semblait totalement désuet de sens j’ai du « remercier mon bas ventre » de quelque chose qu’il avait fait pour moi.
Alors entre la malformation utérine et ce corps qui ne parvenait pas à me donner ce que je souhaitais je ne savais de quoi le remercier.

Après un temps d’attente je me suis effondrée. J’ai pleuré comme je n’avais jamais pleuré. Impossible de m’arrêter. J’en voulais à une partie de mon corps qui avait finalement fait comme tout le reste supporter les traitements.

Après cette séance je me suis relevée. Et j’ai avancé. J’ai accepté d’avoir mal, accepté que parfois ça ne marchait pas comme prévu.
J’ai aussi accepté de montrer ma souffrance à plus de monde ( surtout des amis très proches).

Et j’ai parlé de mon parcours. J’ai raconté mon histoire. Oui j’avais eu un cancer et oui j’étais stérile mais ma vie ne se résumait pas qu’à cela. J’étais aussi une enseignante investie une femme amoureuse et en bonne santé j’avais des amies des proches et l’envie de vivre.

Je sais ô combien ce parcours est dévastateur. Moralement physiquement émotionnellement et pour le couple. Mais toutes ces choses sont aussi celles qui vous sauveront qui vous aideront et qui vous amèneront au bout.

J’ai finalement trouvé la gynécologue qu’il me fallait et je suis partie à l’étranger.
J’ai eu mon bébé et je suis aujourd’hui enceinte naturellement d’un cadeau de la vie.

Je suis passée par des émotions qui sont aujourd’hui les votres. J’ai vécu votre incertitude votre désarroi et votre peine. Ne vous forcez pas à aller où vous n’avez pas envie. N’hésitez pas à demander d’autres avis et surtout écoutez vous et faites vous confiance.

J’espère que cela vous aidera un peu.

Bonne nuit à toutes.

[Coutal]

Votre histoire est tellement touchante ! Merci, merci du fond du coeur

J'ai repris un suivi psychologique qui m'a aidé à prendre du recul et à comprendre que je me protégeait trop des pote tielles déceptions et que je culpabilisais du temps qui passe.
Oui, le temps passe... Et c'est bien normal. Ces protocoles, on ne les planifié pas nous même, on est tributaire de ce que les centres peuvent nous proposer et on est parfois ralenti par des événements extérieurs. J'ai appris à accepter ça, et je vous en fais part. Je ne modifie pas mon naturel, non, j'ai compris que courir après le temps ne sert a rien a par mener à l'épuisement. J'ai de la chance de l'avoir compris

En ce qui concerne la protection, je suis toujours en "perfectionnement" !
C'est à dire que c'est compliqué pour moi de me laisser imaginer une issue complètement positive et sans embûche : on a déjà tellement souffert !
J'ai tout de même réussi à changer de philosophie : on sera triste si on doit l'être et pas avant. En ça, j'ai déjà fait du chemin mais ce n'est pas terminé.

Notre FIV1 est terminée,
Notre dernier embryon n'a pas choisi de s'accrocher, c'est ainsi. Grande tristesse, sentiment d'injustice et nous voilà déjà passes à une nouvelle étape.
Nous allons changer de centre tout en restant en France. Nous y espérons un suivi plus humain et une meilleure prise en considération de notre situation que de trop nombreux couples partagent.
Est-ce un doux rêve ? Je n'espère pas !
Nous allons poursuivre notre désir même si la fatigue est bien là, nous conservons un grand espoir.

Je vous souhaite de trouver votre chemin !

[Polanna]

Bonjour tout le monde,

Je suis dans le parcours PMA depuis 2019 mais je viens de m'inscrire sur le forum.

Aujourd'hui, j'ai besoin de parler à des personnes qui sont dans la même situation afin de ne plus me sentir seule. A un carrefour de ma vie, je suis perdue et les prises de décisions deviennent difficiles.
En couple depuis 2015, mon chéri a toujours été dans le soutien mais malgré tout la solitude et la déprime est de plus en plus présente.
Il me reste 3 FIV. Avant de recommencer, ma gynéco m'a proposer le matricelab. Mais, je suis tellement fatiguée et en colère que je ne suis pas intéressé par cet énième examen qui coûte cher. Finalement, j'ai hâte de terminer la PMA. Je n'ai plus de force ni de motivation. Mais en même temps, je veux aller jusqu'au bout pour ne pas regretter.

D'autre part, ma vie professionnelle est devenue difficile. Je suis perdue. Je ne sais plus quoi faire. La PMA a tellement pris de place dans ma vie que que je ne sais même plus vivre sans.

Je commence à me dire que je vivrai sans enfants. J'ai peur de cette nouvelle vie.

Alors, je sollicite vos conseils pour m'aider à y voir plus clair.

Merci d'avance.

[Coutal]

Bonsoir Polanna,

Je comprends dans ton message que la PMA a pris le contrôle de ta vie et je pense qu'il est important de lui redonner la place secondaire qui lui appartient pour te laisser vivre en parallèle de ce difficile parcours.

As-tu déjà rencontré un thérapeute ? Psychologue, hypnothérapeute, sophrologue,... ?

La psychologie et la sophrologie m'ont beaucoup aidé depuis le début de notre parcours.

Viens parler ici, j'espère que nous pourrons nous soutenir

A bientôt,

[Polanna]

Bonjour coutal,

Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Effectivement, je me rends compte que la PMA a pris toute sa place. Je me suis investie dans toutes les démarches pensant que si je fais tout à la perfection, il y aura un résultat positif. Mais ce ne fût qu'échec après échec. Même les peu de temps où j'étais enceinte, c'était des périodes difficiles avec beaucoup de symptômes de femmes enceintes. Aujourd'hui, je redoute d'y être encore.
Dès le début, je suis suivie par une psychologue qui m'aide beaucoup mais je sens que ce n'est pas suffisant. Je devrais peut-être me renseigner sur la sophrologie.

[Coutal]

Comme je te comprends...

La sophrologie m'a apporté de l'apaisement,
Je vais aussi essayer sur les conseils d'une amie praticienne l'hypnothérapie : cela permet de travailler avec son inconscient.

Un ami philosophe de mes parents avait dit "le principal miracle n'est pas de parvenir à ce que l'on souhaite, mais d'accepter la situation",
Je trouve que cette phrase est lourde de sens car effectivement, accepter notre situation débloqué beaucoup de cadenas encré en nous. Et accepter de ne pas connaître l'issu de nos parcours aussi.

Personne n'est préparé à vivre ce que nous vivons et parfois on a l'impression que personne ne peut nous aider,

De mon côté, j'ai arrêté de courir après le temps.
Mon désir d'enfant est présent depuis mes 23 ans. J'en ai 36 cette année. J'ai passé les 3 dernières années en parcours PMA a courir après les temps : il fallait que ça marche et tout de suite !
Et finalement, je me suis épuisée, j'ai perdu pied, et a l'aide d'une psychologue avec qui j'ai beaucoup avancé, j'ai compris que mon problème principal est la temps qui passe et le blindage que j'avais construit pour ne pas être déçue des échecs.
Et finalement si cet enfant arrivait plus tard ... Et bien ok ! Arrive plus tard, tu seras le bienvenue !
Et si ce bébé n'arrivait pas : et bien il sera temps au moment opportun de traiter ce sujet mais en ce moment il s'agit pour moi de continuer parce que je n'ai pas encore décidé d'arrêter !

Nous avons aussi décidé de travailler autour des plan B : mère porteuse, adoption, ...
On se tourne vers l'adoption en parallèle de notre parcours. C'est un autre mode de parentalité, et on s'y prépare sans certitude de l'issu comme pour la PMA.

La psychologue m'a bien sûr entraîné à imaginer une vie sans enfant, et cette vie même si il y manquera une dimension, peut être très épanouissante avec d'autres projets et d'autres objectifs. C'est un travail intéressant.

[flipette]

Bonjour Polanna,

Dur dur ce parcours PMA, c'est vrai.... après tu peux peut être faire une petite pause pour recharger tes batteries... et repartir ensuite plus forte!
Essaie de te changer les idées, de profiter de bons moments avec ton compagnon, et l'envie va revenir!

[Marlou17]

Bonjour Polanna,

Dur dur ce parcours PMA, c'est vrai.... après tu peux peut être faire une petite pause pour recharger tes batteries... et repartir ensuite plus forte!
Essaie de te changer les idées, de profiter de bons moments avec ton compagnon, et l'envie va revenir!

Bonjour pk est il écrit fin PMA ds ta signature ? Si ce n'est pas indiscret ?

[Polanna]

Merci pour tes conseils coutel. Je vais aussi me renseigner pour l'hypnothérapie.

J'adhère complètement au dicton de ton philosophe. Si tu permets, je vais me l'approprier. "...Accepter la situation", ce sera difficile mais je compte bien y arriver.

Tu sembles aussi sereine après toute ces années. J'aimerai avoir le même état d'esprit. J'y pris rdv avec ma psychologue et je vais commencer à travailler sur une vie sans enfants. Peut-être faire une pause comme le suggère flipette.

J'ai eu ma gynéco aujourd'hui pour me parler de la matricelab programmée pour septembre. Malgré mes questions, je n'ai pas tout compris . Mais plus j'y réfléchi et moins je suis tentée par cet examen. Peut-être qu'après les vacances d'août, j'y verrai plus clair.