Infertilitée inexpliquée

[winnie60]

Bonsoir les filles,

ici aussi on me disait à mainte reprise que j'y pensai trop et à chaque fois que j'expliquait que c'était inexpliqué surtout. Alors que non on ne peut pas ne pas y penser d'autant plus en pma.
J'ai fini par colère de dire que ce piquer le ventre tous les soirs et courir pour se faire mettre une sonde écho dans le vagin tous les 2 ou 3 jour + piquer les bras pour des pds non ça n'aide pas à ne pas y penser
et ajouter à ça LA question du "et vous c'est pour quand ? " entre autre quand on a plus de 35ans

Merci Rita,
est ce que tu prends des vitamines prénatales ? car la perte de chevelure est souvent hormonale je sais que c'est encore un budget mais perso j'ai pris gestarelle g3 pendant plus de 2 ans (et encore actuellement), le corps en prend un coup et pompe beaucoup d'énergie malgré une bonne hygiène de vie.
Et comme toi l'hypnose a été d'une grande aide et ça a sauver mon couple, j'aurai fini par quitter mon conjoint à cause de tout ça malgré tous l'amour que je lui porte. J'ai beaucoup travailler sur la gestion de mes émotions, à cause de la dépression, car c'était le cas .... ça m'a permis de me recentrer sur mes attentes et aussi paradoxalement sur la possibilité que nous n'aurions peut être jamais d'enfant.
De fait j'étais extrêmement détachée à la dernière fiv, je me suis laissé bercée au jour le jour, bien sur j'aurai été triste que ça ne marche pas mais pas au point de m'effondrer comme par le passé.

Je suis un peu étonnée par ce que toi et Winnie60 dites au sujet des arrêts. Je suis suivie au CPMA de l'hôpital de la Conception à Marseille, et eux t'arrêtent systématiquement une semaine suite à la ponction,

oui Ksandra j'étais aussi surprise que toi au début, j'avais des bulletins de situation rien d'autre (ça fait office d'arret maladie) mais il fallait en réclamer. En plus c'était sous anesthésie générale. Peut être parce que c'était proche d'un weekend à chaque fois. J'aurai fini par mentir sur mon état de santé si ça avait pénible. Malgré tout le fait de retourner travailler ça m'aérai un peu la tête. Par contre le après niveau couvade c'était non négociable pour moi, je prévoyais toujours au minimum 1 semaine de congés.
Pour la dernière c'était fin juin donc j'ai pris directement 15 jours de congés d'été. Et j'avais prévenu mes collègues (elles sont toutes au courant de mon parcours pma) aucune question à mon retour, que quelque soit le résultat je revenais des Seychelles
et si c'est possible pour vous de prendre des congés je vous le conseille vraiment.


Pau quelle horreur ton histoire, hallucinant ! et pourtant j'en ai entendu des histoires de fou en pma, mais là c'est le pompon.
j'avoue que je ne sais pas comment j'aurai réagi tellement c'est impensable.

[Pau]

C'est ça quand tu dis que c'est inexpliqué les gens ont du mal à comprendre il y a sûrement une raison pour eux...

Moi aussi à mon travail ils sont au courant et franchement ils sont très compréhensifs (je suis éducatrice spécialisée) j'essaie de prévenir ma directrice le plus tôt possible car c'est des arrêts d'un mois et je n'ai pas envie de mettre mes collègues en difficulté... Même si ils me rassurent à chaque fois !

Winnie60 eh oui notre histoire n'est pas banale, j'étais encore dans le coltard quand ils nous ont annoncé ça, je venais de sortir du bloc. Il n'y a pas eu de colère tout de suite même pas de mots juste des larmes et un immense silence. J'avais dû mal à réaliser au départ, et puis j'ai vite repris le travail pour penser à autre chose.
On pardonne on se dit que l'erreur est humaine mais on oublie pas!

[Grimelea]

Coucou les filles,

Ce que vous dites me réconforte dans ma "théorie" du fait qu'il faudrait lâcher-prise. Je pense que le lâcher-prise ne signifie pas forcément ne pas y penser mais plutôt avoir une sorte de détachement et éviter de vouloir tout contrôler. C'est ce que j'essaie de faire mais ce n'est pas facile, à cause de cette satanée 'horloge biologique' qui défile. C'est peut-être plus facile à vivre pour les filles qui ont plein d'autres centres d'intérêt.

J'ai eu des grosses déceptions au niveau professionnel malgré un investissement énorme et une vie perso entre parenthèse pendant des années, genre entre 20 et 30 ans (je faisais de la recherche en CDD perpétuel à droite à gauche et précaire mais malheureusement il n'y a pas assez de postes à long terme pour tout le monde) et ça a été très difficile à vivre, pas tant de devoir arrêter (car le système de la recherche me dégoûtait, d'ailleurs j'en profite pour dire ça crée des dépressions chez les jeunes chercheurs) mais plutôt pour trouver dans quoi me reconvertir. Mon boulot était mon gros centre d'intérêt, ma passion pour moi avant, donc je pense que j'ai eu un gros vide ensuite. J'ai probablement voulu combler ce vide en me focalisant sur cette envie d'enfant. En juillet dernier, j'ai tout de même réussi à quitter mon boulot de chercheur pour un autre boulot. Même si ce n'est pas une passion, ce boulot me plaît et j'ai beaucoup moins d'insomnies qu'avant, par contre il y a des périodes de bourre et des périodes de creux. Dans ces périodes de bourre, j'adore car je suis concentrée sur mon travail et je me sens plus épanouie professionnellement et donc dans ma tête et du coup je suis moins focalisée sur mon désir d'enfant. Mais dans les moments de creux où je m'ennuie un peu, je ressasse ce désir d'enfant et c'est pas cool. Enfin voilà, j'essaie en tout cas de changer les aspects de ma vie qui posent problème et de trouver des raisons d'exister autres que de vouloir un enfant à tout prix.

Louise trop marrant le tour du monde m'aurait bien tentée aussi, par contre je pense que mon conjoint serait moins chaud! hihi

[Rita75]

Tu es très courageuse Pau, ton histoire d'ovocyte est vraiment triste, je me serai effondrée...

Winnie, oui je prends des comprimés de féminabiane, et aussi des compléments pour les cheveux en dehors des traitements. Mais parfois peut-être pas avec suffisamment d'assiduité.

Je me prépare aussi pire, et je commence à réfléchir à tourner la page, car ça fait presque 8 ans que nous courons après un rêve, sans résultats, et que cela me ralentit dans ma vie. J'aimerai me plonger corps et âme dans un autre projet, je suis musicienne avec un bon niveau de conservatoire. Et je souhaite reprendre le sport en salle, pour me refaire une santé physique et mentale.

Et pour les questions indiscrètes, je dirai que j'ai des soucis de santé (même si la cause est inexpliquée...), et que je n'ai pas envie d'en parler plus que ça. Pourvu qu'on ne me remette pas sur le tapis l'histoire de la belle-soeur, du cousin de la tante d'untel qui a réussit au bout de 10 ans car elle avait "Lâââcher-priiiiiiiise et qu'elle n'y pensait plus" !!!! Je l'ai tellement entendu celle-la que j'ai l'impression qu'on me parle à chaque fois de la même personne !!!

Pour ma part, mon médecin de famille étant partit à la retraite, sa remplaçante a du mal à donner des arrêts. Elle est très compétente, donc j'hésite à en changer. Je la revois mercredi pour tenter d'être prolongé. Je ne vois pas que dire de plus pour qu'elle me croit. Je considère que c'est ma dernière tentative, je me prépare à une vie sans enfant. Je retenterai les médecines alternatives quand je le pourrai financièrement, mais par pitié, plus de pma...

Bon dimanche à toutes, je vais profiter d'une ballade dans les bois cet après-midi !

[winnie60]

Pau je veux bien te croire que tu n'ai pas oublié ça me parait tellement incroyable,
et tu as eu raison de te/vous donner le plus de chance possible en étant au repos (même si ça n'empêche pas de cogiter) mais au moins aucun regret de se dire qu'on n'a pas tout fait pour faire en sorte que ça fonctionne.

Rita tu sais être "assidue" c'est aussi être dans le contrôle finalement donc fait comme tu peux comme tu le sens, ne culpabilise pas d'oublier ce serait se mettre encore peu plus la pression.... si tout ça ne tenait qu'à un comprimer ça se saurait
pour l'histoire de c'est arrivé à la tante d'un cousin de la belle mère d'un ami du collègue c'est ça on a envie de prendre un gourdin et de taper dessus en lui disant "tiens tu la connaissais pas cette histoire la !" et tu n'es pas obligé de justifier ton état de santé à qui que ce soit, et bonne promenade !!

je pense que le lâcher-prise ne signifie pas forcément ne pas y penser mais plutôt avoir une sorte de détachement et éviter de vouloir tout contrôler. C'est ce que j'essaie de faire mais ce n'est pas facile, à cause de cette satanée 'horloge biologique' qui défile. C'est peut-être plus facile à vivre pour les filles qui ont plein d'autres centres d'intérêt.

oui je pense que tu as raison Grimelea c'est aussi dans ce sens là que j'ai appris à vivre au quotidien, en fait on se dit qu'il nous manque "un truc" pour avoir une vie plus rempli et/ou complète (un enfant change la vie de toute façon quelque soit la façon dont il arrive dans le couple).
Malgré tout je trouve que cet aspect de l'horloge biologique et ce manque cette presque obsession remplace/efface tout le reste et c'est ce qui rend les choses compliqués à vivre.
Et finalement ce que j'en retiens c'est que ce sont les autres qui nous renvois ce manque en pleine figure (et puis vous savez on va me reprocher bientôt d'avoir fait un enfant unique)
Comme disait Rita est ce que finalement on peut ou non être épanouie autrement, je pense que oui et heureusement.
L'investissement professionnelle peut être une soupape, mais arrive un temps où ça s'essouffle aussi de ce côté là effectivement.

Est ce qu'il n'y a pas des loisirs ou des activités que tu aurais souhaité approfondir ou découvrir ? par exemple avant j'aimai beaucoup dessiner et je n'avais plus goût du tout à ça, petit à petit j'ai repris le crayon et c'est revenu au fil des semaines (travail fait aussi avec ma thérapeute) je ne dis pas que c'est la clé mais ça aide à avancer.

bon dimanche à toutes, tenez bon, et vous souhaites le meilleur à venir

[Rita75]

Merci Winnie, ton message est vraiment réconfortant !

Je vais en effet, donner à ma vie un sens plus artistique, en tant que musicienne, et j'ai pris quelques bases de cours de dessins, à approfondir.

C'est vrai que toute cette culpabilité vient des autres, puisque je me porte très bien, tant que les questions fatales ne me sont pas posées.
Lorsque je suis confrontée à ces questions et remarques intrusives, il me faut plusieurs jours avant de m'en remettre. Et je fais progressivement le vide parmi mon entourage, pour ne fréquenter que des personnes plus respectueuses et qui ne sont pas dans le jugement. (elles sont bien rares...)
La société nous renvoie sans cesse que pour être heureux et mesurer sa réussite, il faut absolument avoir une maison, jardin, mari, enfants (fille, garçon, of course !), chien, chat, et 2 voitures... A mes yeux, la réussite c'est être bien dans sa peau, et s'accepter tel quel. Il me reste encore à travailler sur le regard des autres, la partie la plus difficile.

Je vois le temps se couvrir, je me demande si je ne vais pas plutôt rester au chaud, et m'improviser des soins spa maison !!

[Pau]

Je suis tout à fait d'accord avec toi Rita, le regard des autres est la partie la plus difficile. Tout nos parcours nous font réfléchir sur l'importance que l'on donne à notre vie.
Depuis un an j'arrive de plus en plus à m'écouter à me demander ce qui est bon pour moi et ce que les autres pensent j'essaie d'en faire abstraction. Ce n'est pas évident, j'arrive à dire les choses plus facilement tout cela me fait grandir et me permet une plus grande confiance en moi.
Prend du temps pour toi c'est important

Bonne après midi cocoining

[Rita75]

Merci Pau ! C'est super encourageant que tu puisses faire abstraction des autres et de leur bave de crapaud !
Je vais essayer d'en faire de même. Nous n'avons pas à rougir de nos parcours, car il faut être une battante pour passer par là ! Pour nous, la grossesse ne va pas de soi, et on se pose de ce fait beaucoup plus de questions spirituelles par rapport à eux, sur le sens même de la vie.

Cela dit je me demandais pourquoi aucun transfert n'a aboutit, alors que les gynécos me disent que j'ai de très beaux J5 qui continuent leur division cellulaire après décongélation. J'ai fait une recherche sur le net et apparemment certaines filles ont fait des analyses utérin matricelab à 400 euros, non remboursé, qui ont révélé une hyper immunité utérine. C'est à dire que le patrimoine génétique du père dans l'embryon, ne serait pas accepté par l'utérus. Avez-vous déjà entendu parlé de ça ?

Trop épuisée pour continuer dans cette voie, même si la piste peut-être interessante... De ce que j'ai pu lire des témoignages, des traitements donnés ensuite, il y a de bon résultat, mais pas systématique.

[Rita75]

Coucou, il y a quelqu'un ?

Je suis prolongée en arrêt toute la semaine prochaine. Je me suis effondrée chez mon médecin, j'ai tout déversé, j'étais inconsolable... Elle a été très compréhensive de la pression et du stress que je vis en ce moment. Elle me recommande de vivre l'instant présent et d'arrêter de me projeter, lorsque je lui ai dit que je souhaitais arrêter les fiv, alors que je n'ai pas encore les résultats de mon transfert.

J'ai des douleurs dans l'aine et le bas ventre à gauche, avec des tiraillements par moment, j'ai eu les mêmes symptômes la dernière fois et le test était négatif... Cette attente est insupportable, mais au moins je suis au calme.

Et vous ? Comment allez-vous ?

[Grimelea]

Coucou Rita
Courage c’est sûr que c’est tellement difficile cette attente...en tout cas ne désespère pas, statistiquement l’accroche va arriver tôt ou tard.
Pour ma part j’ai aussi des hauts et des bas. Je pense que l’attente nous rend comme ça. Pendant que j’attends j’ai le temps de cogiter sur cette infertilité et la fiv et je m’autostresse. Là j’attends ma 1ère injection. C’est que si on arrive à être dans le présent, tous nos soucis s’envolent puisqu’il n’y a ni passé ni futur. Le yoga, la méditation et le sport et aussi écrire sur le forum m’aident à cela. Ce sont plutôt des effets à court terme mais c’est déjà mieux que rien.
Courage je t’envoie plein de bonnes ondes!